Aider ce qui ne se contrôle pas
Hypnotiseur travaille sur scène et utilise l’hypnose pour divertir et montrer les effets de cette pratique au public, tandis que l’hypnothérapeute se sert de l’hypnose pour aider les gens avec des problèmes de santé mentale, physique ou autre. (Photo : Leah Martin)
Alors que certains se tourneront vers des médecins, des psychologues ou des centres d’aide, d’autres vont se tourner vers l’hypnothérapie pour leur venir en aide. Selon la Société québécoise de l’hypnose, environ un tiers de la population présente un grand niveau de réceptivité à l’hypnose.
Leah Martin leahmartin2004@hotmail.com
Loin de la fascination et du divertissement comme Messmer, l’hypnothérapie est une pratique utilisée pour aider les gens à surmonter divers problèmes. Elle permet de basculer du mode conscient à l’inconscient de son cerveau afin d’aller travailler dans une partie habituellement inaccessible de manière consciente. En d’autres mots, c’est un état de conscience modifié. Cela prend souvent plusieurs années de formation afin de devenir hypnothérapeute.
C’est le cas de ceux qui proviennent de la région, mais selon l’hypnothérapeute et praticien en programmation neurolinguistique (PNL), Jimmy Gaudreault, il est important de bien choisir son hypnothérapeute dépendamment de nos besoins. « Moi, j’aimerais que les clients soient vigilants lorsqu’ils choisissent un hypnothérapeute. On voit des spectacles où l’on s’amuse avec le cerveau des gens, mais ce n’est pas toujours bon et il ne faut pas faire n’importe quoi. C’est super important. Il faut vérifier que les gens ne sont pas juste certifiés, mais qu’ils soient reconnus par des associations sérieuses […] il faut faire attention à qui on prend. »
De son côté, il fait souvent affaire à des cas liés au tabagisme ou aux problèmes de consommation. Pour d’autres, ce sont plutôt les problèmes d’anxiété, la dépression, le stress de performance. Certains clients se tournent même vers l’hypnose pour vaincre une phobie quelconque.
« Ma première cliente était âgée de 64 ans et avait peur des chiens depuis sa jeunesse. Dans sa famille elle était reconnue pour ça. Elle ne sortait plus de chez elle et n’allait pas à la plage en Floride à cause des chiens qui s’y trouvaient. Elle est venue me voir et après la troisième séance elle a été capable de flatter un chien. Plus tard, elle m’a appelé et m’a dit qu’elle était allée prendre un verre sur la plage avec plein de chiens autour et que tout semblait maintenant normal. Donc, c’est là qu’on voit que la peur est relative à chacun et que tu es capable de ne pas avoir peur », raconte l’hypnothérapeute Jean-Philippe Borduas.
De fil en aiguille
Pour une majorité d’hypnothérapeutes de la région, c’est après avoir eux-mêmes essayé l’hypnose pour les aider qu’ils ont débuté leur formation. Pour la praticienne en hypnothérapie, Annie Bouchard, le terme « aider » est très important. « Je préfère dire que j’aide les gens, plutôt que de dire que je traite quelqu’un. C’est vraiment un terme que j’aime beaucoup parce que l’hypnose c’est quelque chose de présent dans notre vie de tous les jours, mais ça, les gens ne le savent pas », explique-t-elle.
« Je prends 1h30 pour mes séances parce que, l’hypnose, moi aussi je le vis quelque part, donc après j’aime ça prendre mon temps, me changer les idées, aller aux toilettes. C’est comme ça que moi je pratique », ajoute Mme Bouchard.
Une séance d’hypnose peut généralement durer entre 1h et 1h30, selon le praticien. Lors des séances, le plus important est de détendre la personne et de la mettre ne confiance, afin de créer un lien entre les deux individus.
« L’important, c’est les mots qui sont dits », affirme M. Borduas.
Ce dernier explique que les gens ont tendance à penser qu’hypnose est synonyme de perte de conscience et qu’ils tombent endormis. Au contraire, c’est plutôt un niveau de relaxation propre à chacun qui va permettre de travailler sur différentes choses selon les besoins de chacun.
