Le manque de discipline dans les bars de Chicoutimi est-il un enjeu?
Le resto-bar Shaker de Chicoutimi est ouvert depuis plus d’un an. Crédit photo : Sofia Lépine
Alors que le resto-bar Shaker de Chicoutimi avait temporairement perdu son permis d’alcool, les bars environnants ont profité d’une clientèle grandissante. Toutefois, ceux-ci ne sont pas blanc comme neige lorsqu’il est question du respect des normes.
Sofia Lépine
Le boulevard Talbot est l’hôte de plusieurs bars populaires chez les jeunes comme le Shaker, le Dooly’s ainsi que la Voie Maltée. L’achalandage important les fins de semaine peut être difficile à encadrer et la sécurité négligée. « J’ai assisté à un gros nombre de bagarres qui ont fini dehors, à gros coups de poings, et la police est débarquée », soutient une jeune cliente familière avec ces trois bars, Sarah Pier Paquet. Un employé du Dooly’s Chicoutimi, William Gagné, affirme être témoin d’au moins une altercation violente entre des clients à chaque deux semaines. « C’est pas toujours des grosses batailles, souvent, on les sépare avant que quelque chose ne se passe », certifie-t-il.
La surconsommation d’alcool ainsi que l’ingestion de drogues dans les établissements est également une observation commune. Sarah Pier affirme avoir aperçu des gens consommer de la cocaïne à plusieurs reprises dans les toilettes des femmes du Dooly’s ainsi que dans celles du Shaker. Une employée de la Voie Maltée de Chicoutimi qui a préféré garder l’anonymat, déclare que son lieu de travail est très strict sur l’application des règlements lorsqu’on parle de drogue. « Les toilettes des garçons ont des caméras parce que l’échange de drogues, ça arrivait très souvent », soutient-elle. Elle souligne qu’une affiche est installée sur la porte des toilettes pour aviser de la présence de la caméra. « Les filles, c’est surtout la vapoteuse qui est problématique dans les toilettes, c’est dommage, mais c’est moins grave que de la drogue », déclare-t-elle.
Sarah Pier affirme également avoir remarqué un accroissement général de la présence de mineurs dans les bars de Chicoutimi. « J’ai tellement l’impression qu’il y a beaucoup plus de mineurs qu’avant dans les bars, surtout chez les filles », déclare-t-elle. William Gagné défend que le personnel du Dooly’s Chicoutimi n’a pas de problème avec la vérification de l’âge des clients. « On travaille là-dessus », assure-t-il. L’employé révèle que l’achalandage a augmenté depuis la fermeture temporaire du Shaker. « On a commencé à faire des files pour ne pas dépasser la capacité maximale », affirme-t-il.
La présence courante de drogues et de violence dans les bars de Chicoutimi n’est pas une source d’insécurité pour Sarah Pier Paquet. L’employée de la Voie Maltée n’est pas du même avis. « Je connais beaucoup de gens qui se sont fait droguer. C’est énormément dangereux », révèle-t-elle.
Plusieurs tables de billard sont disponibles pour les clients du Dooly’s Chicoutimi