Les Saguenéens et les Jeannois conduisent-ils mal?

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Selon le dernier bilan routier annuel de la SQ, 22 collisions mortelles seraient survenues en 2023 au Saguenay-Lac-Saint-Jean.  (Crédit photo : Henri Agin)

Le Saguenay-Lac-Saint-Jean a depuis longtemps, la réputation de former de mauvais conducteurs, mais aussi d’accueillir des pilotes plus dangereux que dans le reste de la province. Est-ce véritablement le cas?

Henri Agin

Gérald Allard est moniteur-instructeur pour l’école de conduite Tecnic de Chicoutimi, depuis 23 ans. Il est chargé d’enseigner la conduite et les normes de sécurité routière aux futurs conducteurs. Après avoir voyagé aux quatre coins du Québec, il a remarqué un défaut en particulier dans le comportement des Saguenéens lorsqu’ils sont derrière un volant. « Ici au Saguenay, je ressens énormément d’impatience dans leur conduite, explique-t-il. La patience est la qualité première d’un bon conducteur et elle est peu présente ici. »

Selon M. Allard, l’impatience n’est pas la seule faille des automobilistes de la région. « Ils ne respectent pas les priorités des piétons et souvent des stops sont brulés. Au niveau des voies de circulation sur les boulevards, c’est très compliqué, indique l’éducateur chez Tecnic. Par exemple, je passe souvent sur le boulevard Saint-Paul avec mes élèves et je leur montre les erreurs faites par les conducteurs, c’est très récurrent. »

Gilles Bouchard, lui, enseigne depuis plus de 35 ans à Roberval. Comme son confrère, il remarque du laisser-aller chez les conducteurs Jeannois par rapport au reste de la province. « À l’extérieur, lorsqu’on arrive sur un deux voies, les gens se tassent à droite, mentionne-t-il. Ici, beaucoup de conducteurs demeurent sur la voie de gauche. »

Par ailleurs, il explique que certains problèmes rencontrés dans la région sont très souvent les mêmes qu’ailleurs au Québec. « Ce sont pas mal les mêmes choses qui arrivent, on est dans une décennie du je, me, moi, alors on néglige les autres.»

Cependant, les conducteurs du Saguenay sont meilleurs que la moyenne des Québécois dans un domaine. Ils sont moins nombreux à prendre le volant après avoir consommé de l’alcool ou du cannabis, selon Éduc-Alcool. « Fidèles à leur réputation de conducteurs responsables, leur portrait est meilleur en matière de conduite avec les facultés affaiblies », indique le directeur général de l’organisme, Hubert Sacy.

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