La redoutable épreuve uniforme de français

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Éléonore Roy est tutrice au Participe. Elle accompagne deux élèves chaque semaine. (Crédit photo : Virginie Mailloux)

Le 15 mai prochain, des centaines d’étudiants du Cégep de Jonquière tenteront de réussir l’épreuve uniforme de français (EUF), pour la première ou énième fois. La dissertation critique de 900 mots est obligatoire à l’obtention d’un diplôme d’études collégiales. Pour plusieurs, elle représente un défi de taille.

Virginie Mailloux

Ceux qui ont relevé le défi le 13 décembre dernier ont reçu leurs résultats en mars. Une étudiante en communications dans les médias, Virginie Enault, a constaté son échec avec une pointe d’amertume. Elle a fait une demande auprès du ministère de l’Éducation afin de récupérer son texte corrigé. Pourtant, un mois avant de l’entreprendre pour une deuxième fois, elle n’a toujours rien reçu. « Je ne connais pas mes difficultés. Si j’avais ma copie, au moins je pourrais m’améliorer », déplore Virginie.

La jeune femme a suivi des études en anglais au primaire et au secondaire. Virginie soutient qu’il est illogique de la tenir aux mêmes standards que ses collègues de classe. « Quand je suis arrivée au cégep, je n’avais jamais écrit de dissertation en français. Je trouve ça poche de ne pas avoir eu d’aide pour ça. On m’a dit que ça ne marchait pas de même ».

Le centre d’aide en français du Cégep de Jonquière, le Participe, offre un accompagnement individuel à certains étudiants en difficulté. Puisqu’elle ne répond pas aux critères d’un cas prioritaire, Virginie n’a pas accès au tutorat personnalisé. Elle n’est pas la seule, le Participe déborde de demandes à l’approche de l’épreuve.

Louis Larouche s’investit au Participe depuis 25 ans. (Crédit photo : Virginie Mailloux)

Enseignant en littérature et responsable du Participe, Louis Larouche, annonce que depuis quelques semaines, ils ont reçu de nouvelles ressources pour accompagner une vingtaine d’étudiants de plus. « On est contents. Mais ça montre qu’il y a un besoin criant et des lacunes importantes par rapport à la langue ».

Les derniers chiffres du réseau collégial indiquent que 85 % des étudiants réussissent l’EUF au premier tour. Au Cégep de Jonquière, le taux de succès est à la traîne, à 76 %.

Selon M. Larouche, l’instabilité causée par les grèves a potentiellement empiré la situation. « On a eu une session d’automne un peu chaotique. Peut-être que la préparation à l’épreuve n’était pas optimale », suppose-t-il.

 

« On n’aime pas laisser des personnes sans service », exprime M. Larouche. Pour venir en aide à ceux qui n’ont pas accès au tutorat individuel, comme Virginie, le Participe offrira des conseils de dernière minute les jours précédents l’épreuve.

Les étudiants peuvent retenter l’examen autant de fois que nécessaire. (Crédit photo : Virginie Mailloux)

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