Diversité 02 : un besoin criant d’intervenants

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« Au niveau des subventions, ce serait important d’avoir une plus grosse reconnaissance, parce qu’en ce moment, on n’est vraiment pas capables de fournir et ce sont les individus qui ont besoin d’aide qui payent », déplore Constance Chevrette, chargée de projet chez Diversité 02. (Photo Émie Bélanger)

Ne comptant qu’un seul employé à temps plein faute de financement, l’organisme Diversité 02 peine à répondre à la demande grandissante de la communauté LGBTQ+ au Saguenay-Lac-Saint-Jean. « On aurait besoin d’une équipe d’intervenants capable de couvrir l’ensemble du territoire », déclare Daniel Gosselin, directeur du seul organisme dans la région venant en aide aux personnes de la diversité sexuelle et de genre.

Pour illustrer l’enjeu du manque de financement de Diversité 02, Daniel Gosselin compare l’organisme à une maison. « C’est comme si on avait les murs, le toit, mais on n’a pas les fondations », dit-il. Bien que Diversité 02 parvienne à obtenir du financement pour certains projets, le manque de subventions pour la mission de base de l’organisme ralentit ses activités.

« Le financement à la mission, ça nous permet de nous loger, de payer nos factures d’électricité et d’Internet, et aussi de payer les intervenants et intervenantes qui peuvent accueillir la clientèle », décrit le directeur.

Diversité 02 couvre l’ensemble de la région et reçoit aussi des demandes de la Côte-Nord, où il n’y a pas de ressources pour la communauté LGBTQ+. Selon le directeur, Diversité 02 a un besoin criant d’engager des intervenants pour sensibiliser les gens sur le terrain et assurer l’accompagnement des usagers. Pour le moment, il n’y a que lui qui travaille à temps plein et une chargée de projet, Constance Chevrette, qui l’aide à remplir cette tâche. Son emploi étant financé pour un projet de Diversité 02, elle ne sait pas si elle pourra être réembauchée dans l’équipe lorsque celui-ci sera terminé. « Je ne peux pas donner mon 100 % dans ce que les gens auraient besoin et Daniel non plus, parce qu’il faut essayer de faire le plus de choses possibles avec le moins de ressources possibles », affirme-t-elle.

Daniel Gosselin souligne que ce retard sur le plan du financement est observé par plusieurs organismes de soutien à la communauté LGBTQ+ au Québec. Il précise qu’ils sont reconnus et financés depuis quelques années seulement, comparativement à d’autres organisations qui œuvrent depuis très longtemps dans la société québécoise.

Selon lui, cela explique qu’il y ait moins de subventions pour les ressources comme Diversité 02. « Je crois que c’est un enjeu qu’ont tous les organismes communautaires : on est sous-financés par rapport au levier de pouvoir d’action de changement social qu’on peut faire. Quand les organismes communautaires sont bien financés et que ça fonctionne bien, on voit des répercussions sur le terrain tout de suite », constate-t-il.

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