Antoine Fillion : exemple d’humanité

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Antoine Fillion pourrait vivre une retraite confortable, à se préoccuper uniquement de son bien-être. L’homme de 74 ans a plutôt choisi de s’impliquer auprès de la Saint-Vincent-de-Paul pour aider les moins nanties.

Son local compte plusieurs dizaines d’électroménagers.

« J’étais retraité depuis deux mois et je m’ennuyais déjà. Je suis allé voir à la Saint-Vincent-de-Paul. Le gars avant moi m’a montré le job et je ne suis jamais parti depuis », explique l’homme qui occupe ce poste depuis maintenant huit ans. Situé à Chicoutimi, le local des meubles de la Saint-Vincent-de-Paul récupère des meubles et des électroménagers pour les redistribuer aux gens dans le besoin.

À l’intérieur du vieux bâtiment, on retrouve de tout. Au premier étage, une vingtaine de laveuses et de sécheuses sont placées soigneusement auprès des fours de toutes les générations. Plus loin, à proximité de l’établi du bénévole, des chaises sont empilées les unes sur les autres afin de maximiser l’espace. Le sombre sous-sol sert, quant à lui, de pièce de rangement pour les nombreux divans et matelas aux couleurs diverses. Pendant qu’il répare habilement l’un d’eux, permettant de deviner qu’il a répét.é cette manœuvre à plusieurs reprises, l’ancien employé de Niobec explique comment aider les autres a toujours été dans sa nature. « J’aime ça et je suis à l’aise financièrement, donc faire autant de bénévolat est pour moi quelque chose de normal. » Son épouse travaille également dans le communautaire à l’église Saint-Luc.

Antoine Fillion possède plusieurs pièces différentes ce qui lui permet de réparer à peu près n’importe quoi.

Répondre au téléphone, récupérer les meubles, les restaurer, aller les porter, ses tâches sont diverses. Son activité l’occupe chaque jour de 8 h à 15 h. Ça fait quatre ans qu’il est le seul bénévole et même s’il s’en tire bien, il ne se cache pas qu’il apprécierait de l’aide de temps en temps. « Ça fait deux années de suite que je prends quelques semaines de vacances et jamais ils n’ont trouvé quelqu’un pour me remplacer. Ça m’inquiète un peu », confie-t-il en notant le nom d’un donateur sur un bout de feuille. Celui-ci remarque qu’encourager les gens à travailler dans le communautaire est ardu et souhaiterait voir plus de personnes se lancer. « La société se porterait mieux. Comme je dis souvent, il faut seulement essayer une fois pour développer le goût d’aider. »

Son occupation l’amène à côtoyer des individus qui ont des problèmes dans leur vie personnelle. « Ce qu’ils vivent ça me rend émotif, c’est certain. Quand j’en ai l’occasion, je prends le temps de parler avec eux. Se confier ça leur fait du bien. », affirme l’homme la voix chevrottante. D’ailleurs, réconforter ces personnes est ce qu’il préfère. « Lorsqu’ils me regardent et que je vois qu’ils sont reconnaissants, j’adore ça. »

Lorsqu’il n’est pas en déplacement, l’homme s’occupe de prendre les appels

Malgré son âge, Antoine Fillion souhaite garder son poste encore longtemps. « Je vais continuer à faire ça jusqu’à ce que je ne sois plus capable. Pour l’instant ça va bien donc rien ne me pousse à arrêter. », exprime le bénévole, les yeux pétillants.

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