L’art pour défendre la culture

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La préservation de la culture et du territoire est un enjeu majeur pour les Premières Nations. Certaines artistes, comme Soleil Launière la considèrent comme centrale dans leurs productions. Originaire de la communauté innue de Mashteuiatsh, elle est exposée, avec Marie-Andrée Gill et Sophie Kurtness, jusqu’au premier avril à la Galerie d’art de l’UQAM. 

Soleil Launière en pleine représentation (Photo : Hugo St Laurent).

Soleil Launière en pleine représentation (Photo : Hugo St Laurent).

 

L’artiste multidisciplinaire se décrit comme une personne consciente, faisant attention à son environnement. « J’utilise des matières brutes dans mes œuvres, et je choisis des matières qui n’auront pas d’impact néfaste. » 

Elle confie qu’elle cherche à se faire entendre via son métier. « J’ai une voix et on m’écoute. J’essaie de faire passer un message qui impacte la vision des gens. » 

Pour la créatrice, il faut connaître sa place. « Nous ne sommes pas plus hauts que l’environnement. On en fait partie et pas l’inverse. Alors il faut lui laisser sa place et ne pas le mettre de côté. Je sais où mes pieds sont, où j’installe ma voix. »  

« C’est important d’être conscient de son territoire et de sa force. Il faut savoir que c’est nous qui avons besoin de la terre et non l’inverse. » Pour l’artiste, il faut connaître l’impact que l’on a dessus pour protéger l’endroit dans lequel chacun vit. 

« Pour qu’on se fasse entendre, j’espère que l’art va amener à parler plus fort que l’individu, que les besoins individuels. Chaque action compte. Et les voix des Premières Nations sont de plus en plus entendues. Les gens s’ouvrent aux messages », continue-t-elle. 

 

L’art du territoire 

« Dans l’art autochtone, le territoire est la principale muse, parce que la culture y est ancrée. Les deux vont ensemble », souligne la responsable des expositions au Musée ilnu de Mashteuiatsh, Vicky Tremblay.  

Elle utilise l’œuvre “le dernier des caribous” pour illustrer. Elle véhicule des revendications territoriales et environnementales. « L’art y est lié car la destruction du territoire, c’est la destruction de la beauté. On a besoin de des ressources de la Terre. » 

Pour la responsable des expositions, le lien s’explique aussi par une peur de perdre son habitat. « Ce n’est pas le cas pour les artistes non-autochtones. Pour eux, c’est un acquis, mais pas pour nous. On a beaucoup de questions sur l’identité. Qu’est-ce qui fait que je suis Autochtone ? Et c’est l’ancrage au territoire, à la langue qui s’est construite ici. » 

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Photo Amandine Rossato