Combattre à coup de cartes

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À une époque où le numérique domine, certaines personnes réussissent à se divertir sans l’aide d’un écran grâce à des jeux de cartes. EIles se rassemblent dans un lieu commun et en peu de temps, elles sont prêtes à s’affronter avec leur paquet. Au Saguenay, il existe des ligues des jeux Magic: The Gathering et Pokémon, regroupant chacune plusieurs dizaines d’amateurs.

Dans ce cas-ci, il ne s’agit pas d’un simple paquet de 52 cartes, mais plutôt d’univers composés de plusieurs milliers de cartes où la réalité et la fiction se mélangent. Les joueurs connaissent de fond en comble l’univers inventé de ces jeux et peuvent partir des débats à cause d’une seule carte. Chacune d’entre elles a une valeur, une action différente et peut être combinée avec d’autres cartes afin de mieux se défendre ou d’attaquer son adversaire avec plus de force.

Dans la région du Saguenay, seules quelques ligues s’organisent autour de ces jeux planétaires. À Jonquière, la boutique Cartomanie est l’hôte, les mardis soirs, de tournois Magic pouvant regrouper une vingtaine de joueurs dans la salle de jeux de sa boutique sur la rue Saint-Dominique. Les joueurs y sont concentrés et pensent à leur prochain mouvement et celui de leur adversaire.

La Ligue Pokémon de Jonquière est, quant à elle, la seule ligue enregistrée et autorisée par l’éditeur du jeu, Pokémon International, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Supervisé par le fondateur et professeur officiel de la ligue, Patrick Brunette, le noyau composé d’une vingtaine de joueurs se réunit les mercredis soir et samedis après-midi à la bibliothèque de Jonquière afin de jouer au jeu de cartes, mais aussi aux jeux vidéo Pokémon.

Les rencontres d’une durée de 2h30 se font dans une atmosphère familiale, mais où la compétition est féroce. «C’est pour tous les âges! Notre joueur le plus jeune avait sept ans et notre plus vieux, 67 ans», affirme celui qui est également l’arbitre des affrontements, Patrick Brunette.

 

Rencontre sociale

Le fait de rencontrer des gens qui partagent la même passion qu’eux est la raison principale qui motive ces amateurs à participer aux réunions et aux tournois. «C’est un évènement social et on est ici pour le contact humain. C’est une rencontre entre ‘’tripeux’’», s’exclame un des participants, mais aussi un des quatre professeurs de la Ligue Pokémon de Jonquière, Nicolas Rousseau, présent à la rencontre avec son fils. Les réunions permettent aux joueurs de discuter des nouvelles cartes, des stratégies et de se préparer aux futurs tournois. «On pourrait rester chez nous à jouer en ligne, mais c’est pas le même feeling», ajoute-t-il.

«C’est très convivial et le jeu est fait pour réunir les joueurs», explique Romain Lebon, vendeur à la boutique Cartomanie qui compte près d’un million de cartes Magic. «Magic, c’est une grande famille!», commente un des quelques joueurs présents à la salle de jeux. Les stratégies étant complexes et diversifiées, la possibilité de pouvoir discuter et échanger avec les autres joueurs est un grand avantage à ces rencontres.

 

Facile et constamment renouvelé

La force des jeux Magic: The Gathering et Pokémon est que les créateurs font tout pour garder les joueurs accrochés. Les deux jeux sont décrits comme étant faciles à apprendre et touchant toutes les tranches d’âge. Toutefois, dans le cas de Magic, «le jeu est facile à apprendre, mais dur à maîtriser», explique Romain Lebon. Du côté de la Ligue Pokémon de Jonquière, l’apprentissage se fait dès le début avec les professeurs présents sur place. M. Brunette facilite l’intégration du joueur et enseigne les stratégies et les valeurs des nombreuses cartes qui composent le jeu.

Malgré un grand nombre de cartes pour chaque jeu (plus de 10 000 cartes différentes pour chacun), des centaines de nouvelles cartes sont publiées chaque année. Dans l’univers Magic, chaque expansion est basée sur un univers différent (la mythologie grecque, les guerriers japonais, etc.) afin de lui donner un intérêt particulier. Cela permet aussi de donner un autre avantage aux cartes physiques et à ceux qui les collectionnent. «Il y a un sentiment d’appartenance. Tu peux toucher à tes cartes et jouer avec elles, contrairement à un jeu en ligne», conclut M. Lebon.

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