Le scrapbooking : un art toujours vivant
Au sommet de sa popularité au début des années 2000, le scrapbooking, ou créacollage, trouve encore bien des amateurs aujourd’hui au Québec. À l’ère de l’informatique, où les collages photo numériques sont facilement accessibles, des créatrices de la région continuent de faire vivre cet art sur papier. Certaines en font même leur métier.
C’est le cas de Sophie Bouchard, qui fait de son loisir une profession depuis 2020. Avec sa collègue Karine Martel, elle dirige la petite entreprise Chez à vos souhaits. Située à Chambord, elle se spécialise dans la création de cartes de souhaits personnalisées réalisées avec des techniques de scrapbooking.
Afin de vivre de sa passion, Karine Martel a transformé le rez-de-chaussée de sa maison en atelier. Elle a déménagé son salon, sa cuisine et sa chambre au sous-sol.
Les deux entrepreneures consacrent leurs journées à la création et ne se lassent jamais. « C’est génial, je me sens bien, c’est vraiment mon monde. Faire du scrapbooking, ça me permet de me détendre et de faire ce que j’aime », affirme Karine Martel. Elle adore travailler en équipe à la fabrication des cartes. « Ce que je préfère, c’est d’avoir une amie qui le fait avec moi. Quand on est deux, j’en ferais ad vitam æternam, c’est le côté social qui me plaît beaucoup! », ajoute-t-elle.
« C’est un moyen d’expression, de lâcher prise et de créer aussi », explique la créacolleuse Janie Lesage. Celle qui pratique l’art du scrapbooking depuis près de 20 ans constate que celui-ci a évolué au fil des années. Au début de la dernière décennie, les projets étaient principalement réalisés à l’aide de cartons, d’autocollants et d’étampes. Plusieurs créatrices penchent maintenant vers les techniques mixtes. « On combine d’autres médiums, comme la peinture acrylique, le gesso, le pastel, les crayons et les encres à l’alcool », note Mme Lesage.
Pour Sophie Bouchard, les pages décorées permettent de faire revivre des moments précieux. « Avec le papier, la texture et le motif, tu peux insérer toute la scène autour de la photo. Ça permet d’aller chercher une impression de “j’étais là quand ça s’est pris” », souligne-t-elle. Elle précise qu’une page de scrapbooking peut contenir des éléments qui rappellent le souvenir. « Par exemple, pour une naissance, tu peux mettre le bracelet du bébé, un élément de sa tuque… Sur une photo en numérique, on n’est pas capable d’aller chercher autant de détails », conclut-elle.