La BD se porte de mieux en mieux : « On a le vent dans les voiles »

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La BD mis de l'avant

Au Salon du livre du Saguenay, les illustrateurs et les bédéistes ont reçu une place de choix et beaucoup d’attention (Crédit : Gabriel Bayard)

Le monde de la bande dessinée gagne en popularité, est plus ouvert et est plus diversifié que jamais. Les maisons d’édition sont prêtes à publier des œuvres non-traditionnelles et les auteurs reçoivent de plus en plus de reconnaissance, mais beaucoup de travail reste encore à faire pour permettre à ces artistes de vivre de leur passion.  

Gabriel Bayard

Plusieurs auteurs présents dans les débuts de la bande dessinée au Québec sont encore actifs aujourd’hui. Dans le passé, le magazine Crocs était le seul endroit où un bédéiste pouvait publier son travail. L’auteur et illustrateur du roman graphique La femme aux cartes postales, Jean-Paul Eid, faisait partie du petit nombre de personnes dans les rangs du magazine. Il décrit cette époque comme étant très difficile et peu ouverte à la nouveauté : « Quand j’étais chez Crocs, tout le monde se battait un peu pour pouvoir faire ce qui les passionnait donc on essayait tous de faire ce que le public voulait avoir ».

Un milieu en plein changement

La série Paul, de l’auteur Michel Rabagliatti, est un moment charnière dans l’évolution de la BD ces dernières années. En voyant ce succès, plusieurs maisons d’édition ont décidé de s’ouvrir à un nouveau genre : le roman graphique. Elles donnent donc la place à de nouveaux auteurs avec un style moins traditionnel qui visent un public plus âgé. Cette stratégie a fonctionné et a eu un impact important sur les ventes de BD.

 

L’auteur Jean-Paul Eid est présent dans le milieu de l’illustration depuis ses débuts avec le magazine Crocs (crédit : Festival de la BD de Montréal)

Selon Jean-Paul Eid, le milieu se diversifie. Une nouvelle génération de dessinateurs est arrivée et ils veulent sortir du moule jeunesse de la bande dessinée. Selon lui, beaucoup de travail doit être encore fait pour assurer une reconnaissance du travail des artistes malgré les changements positifs.

Plusieurs bédéistes ont tout de même besoin d’une autre source de revenus pour gagner leur vie. Pascal Girard, illustrateur et travailleur social, en est un exemple concret : « La plupart du monde ne gagne pas leur vie avec ça [le dessin], tous ceux que je connais ont un deuxième emploi ».

Un futur optimiste

« On a le vent dans les voiles, mais il ne faut pas s’arrêter maintenant, dit Jean-Paul Eid. Le milieu est en pleine effervescence et on s’est vraiment décomplexé dans les dernières années ». L’auteur voit les avancées dans la vulgarisation de la bande dessinée comme une preuve du futur positif qui attend tous les illustrateurs, auteurs et scénaristes du milieu.

L’Université du Québec en Outaouais offre une formation sur le dessin et l’écriture de bande dessinée depuis le début des années 2000. L’ouverture des auteurs et des illustrateurs plus expérimentés à discuter et enseigner la façon de faire aux plus jeunes est un signe que tout semble aller vers le mieux selon les auteurs Pascal Girard et Jean-Paul Eid. La parité de genre dans le milieu de la BD au Québec offre aussi selon eux une plus grande diversité de choix pour les potentiels acheteurs.

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