Une autre année record pour les salles de débitage

Le Centre de coupe de viandes Bruno Tremblay peut accueillir 90 orignaux en tout. (Crédit photo : Antoine Martin)
Chaque année, des milliers de chasseurs scrutent tous les coins des forêts du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour trouver une bête à ramener à la maison. Cependant, c’est un nombre minime de gens qui savent comment débiter un animal après l’avoir abattu. Les chanceux doivent alors se tourner vers les salles de débitage qui sont pleines à craquer.
Antoine Martin
Le nombre de chasseurs augmente chaque année ce qui surcharge les bouchers qui en ont déjà par-dessus la tête. « Cette année exceptionnellement, j’ai dû refuser des gens », mentionne le propriétaire du Centre de coupe de viande Bruno Tremblay. C’est d’autant plus impressionnant pour le boucher puisque cette année, seulement le mâle pouvait être abattu lors de la chasse à l’orignal. « Je n’ai jamais été plein durant la chasse au mâle, d’habitude il me reste toujours quelques places », ajoute monsieur Tremblay.
Si le chasseur n’est pas capable d’abattre un animal dans les premiers jours de l’ouverture, ce peut parfois être fatal puisqu’il ne restera plus de place. « Quand c’est l’année de la femelle et du veau, 3 jours après le début de la chasse j’ai 90 orignaux d’accrochés dans mes frigidaires », affirme le boucher de Saint-Honoré. Dans ce cas-ci, les chasseurs doivent se tourner vers d’autres bouchers qui ne sont pas toujours des professionnels du débitage.
Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, il existe seulement quatre salles de débitage qui sont certifiées. Ces dernières travaillent en partenariat avec la Fédération des chasseurs du Québec et doivent se soumettre aux règles sanitaires du MAPAQ.

Cette année, la chasse à l’orignal se déroulait du 21 septembre au 6 octobre. (Crédit photo : Antoine Martin)
Une solution…
Pour éviter ce problème d’achalandage, certains vont décider de débiter leur animal eux-mêmes. Ce n’est pas tout le monde qui peut le faire en raison de l’équipement nécessaire. « Moi si je suis capable d’abattre un chevreuil cette année, je désire le dépecer moi-même », mentionne le président de la Fédération des chasseurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Michel Bouchard qui est par le fait même un amateur de la chasse au chevreuil. Ce sera d’ailleurs la première fois que monsieur Bouchard dépècera lui-même son chevreuil.
Le propriétaire du centre de coupe de viandes à Saint-Honoré, Bruno Tremblay, a d’ailleurs pensé que de faire une vidéo éducative sur le dépeçage d’un animal pourrait encourager certains chasseurs à débiter leur animal eux-mêmes. « Si je faisais la vidéo, j’aurais besoin de refuser moins de gens », mentionne-t-il.
Pour Bruno Tremblay, le plus triste c’est quand un chasseur réussit à abattre un animal, mais que tous les bouchers sont complets. En 2023, 3 956 orignaux ont été abattus dans l’ensemble du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ce nombre est tout simplement trop gros pour que tous les orignaux soient débités par des bouchers. Dans ce cas-ci, certains chasseurs vont être obligés de jeter leur animal.