Dossier emploi | Plus de retraités, moins de jeunes
Ce sont 23 000 remplacements pour les départs à la retraite et environ 2000 nouveaux postes qui seront créés d’ici les cinq prochaines années dans la région du Saguenay–Lac-Saint- Jean. Il n’y a cependant pas assez de jeunes pour combler ces postes et de moins en moins de gens disponibles pour occuper un emploi.
Le manque d’employés est étendu dans tous les secteurs de l’économie régionale. C’est principalement en raison de la baisse démographique et des départs à la retraite, selon le président du Conseil régional des partenaires du marché du travail, Engelbert Cottenoir.
Selon l’Institut de la statistique du Québec, en 2016, il y avait 824 000 travailleurs de 55 ans et plus représentant près de 20 % des gens en emploi dans la province, comparativement à seulement 13 % pour les jeunes de 15 à 24 ans.
En 2006, l’écart entre ces deux classes était beaucoup plus mince, alors que les 55 ans et plus représentaient 14 % des individus sur le marché du travail et les 15 à 24 ans en constituaient 15 %.
«Il faut mettre les efforts sur les gens qui sont les plus éloignés du marché du travail. Soit les femmes, les personnes âgées et les immigrants», explique Engelbert Cottenoir.
Il spécifie que c’est toutefois plus difficile d’aller chercher ce type de main-d’oeuvre.
Des moeurs qui changent
Depuis quelques années, il y a de moins en moins de jeunes qui s’inscrivent dans les formations collégiales et professionnelles en lien avec des emplois qui débouchent vers un travail en usine. «C’est comme si le travail en usine ne serait plus valorisant», évalue M. Cottenoir.
«Pendant longtemps, les parents accordaient la priorité à la formation universitaire ou minimalement collégiale pour leurs enfants», poursuit-il.
Cela a fait en sorte que les programmes bien établis en formation professionnelle ont été boudés par la nouvelle génération.
Il précise également que certains jeunes ont eu de mauvaises impressions lorsque leurs parents ou proches, qui travaillaient dans de grandes entreprises, ont été mis à pied ou avaient de la difficulté avec l’entreprise. «Maintenant, quand on voit des entreprises qui redémarrent, les jeunes ne sont pas là», constate le président.
Selon lui, le marché du travail change plus vite que la capacité du réseau de l’éducation à s’adapter. C’est donc difficile pour le gouvernement d’annoncer de la création d’emplois et de créer ou modifier simultanément des formations scolaires.