Des chiens dépendants affectifs
Tous les chiens n’ont pas reçu la même dose d’amour à leur naissance. Regard sur ces maitres-chiens, dont la boule de poil est atteinte du trouble d’anxiété de séparation.
Jérôme Boudreau est maitre-chien d’un labernois depuis 7 ans. Sa boule de poil, Prince, aujourd’hui âgée de 9 ans, n’a pas eu une enfance facile. «Mon chien a été battu et abandonné quand il était petit, a confié Jérôme. Il lui arrive parfois qu’il fasse encore des crises de panique, mais je ne peux pas l’empêcher d’avoir peur d’être abandonné à nouveau », a expliqué celui qui essaie d’offrir une vie meilleure à son chien. Au fil du temps, le jeune homme a trouvé des astuces afin d’apprendre à contrôler ce trouble affectif. Avant de partir pour l’école, il s’assure notamment que Prince ait dépensé le maximum d’énergie pour ne pas qu’il puisse détruire des objets dans l’appartement.
Pour sa part, Valérie Lavoie est propriétaire d’un chihuahua surnommé Smirnoff, depuis 3 ans. Smirnoff est aussi l’une de ces bêtes dépendantes affectives. « Il a peur que je parte. Si je ne suis pas là, il s’assoit devant la porte et attend que j’arrive. Le laisser seul une semaine est impossible », a souligné Valérie. Ç’a pris un an et demi avant d’établir un réel lien de confiance entre elle et son chien. Pour ce faire, elle donnait des gâteries à son chien et le flattait en lui disant : « on ne te veut pas de mal, fais-nous confiance ».
Distinction entre trouble d’anxiété et trouble de comportement
L’éducateur canin et le propriétaire de l’école d’Obéissance Canine du Saguenay, Carl Gagné, distingue le trouble comportemental canin et l’anxiété de séparation. En entrevue téléphonique, M. Gagné a indiqué que le maitre n’avait aucun contrôle sur l’anxiété de son chien. « Dès l’adoption, le chien doit faire un détachement (du maitre vers un autre maitre). C’est très dur à gérer », a signifié l’éducateur canin.
Carl Gagné a toutefois mentionné que la méthode de dressage influençait le développement du trouble comportemental chez le chien. « Le chien doit combler ses besoins de base, soit les activités de mastication, les activités de sports et de marches et les activités intellectuelles. Sinon, le chien va trouver une activité plus passionnante comme japper après les voisins », a soulevé Carl Gagné. Il a indiqué qu’il suffisait de faire du renforcement positif afin de dissiper ce trouble comportemental. Cette méthode consiste à récompenser le chien lorsqu’il obéit, sans le punir.
L’état psychologique du maitre jouerait aussi pour quelque chose. « Si la personne est en dépression et s’achète un chien pour toujours le coller, lorsque la personne va retourner travailler, le chien va disjoncter complètement. Il n’y a pas de mauvais chiens, il y a seulement de mauvais maitres », a-t-il conclu.