Cannabis au volant | Les policiers se préparent
À l’approche de la légalisation du cannabis, la majorité des policiers de la région se disent prêts à arrêter les conducteurs qui en consommeront avant de prendre le volant, en utilisant une épreuve de coordination de mouvements. Pour l’instant, cette technique est le seul moyen de détection mis à la disposition des agents qui patrouillent les routes du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
À ce jour, 75 % des policiers qui travaillent dans la région ont reçu une formation portant sur ladite épreuve selon l’agente évaluatrice du Service de police de Saguenay, Andréanne Nolin. Pour la Sûreté du Québec, c’est plus de 90 % des agents qui ont reçu cette même formation d’après le sergent et agent des communications de la Sûreté du Québec de la région, Hugues Beaulieu.
«Leurs apprentissages leur permettent d’effectuer des tests afin d’évaluer la capacité de conduire d’une personne ayant de la drogue dans son organisme et à procéder à des arrestations lorsque c’est nécessaire. Au nombre de trois, ces évaluations sont exécutées sur le bord de la route: l’analyse du nystagmus du regard horizontal, celui connu sous le nom de “marcher et se retourner”, ainsi que le test connu sous le nom de “se tenir sur un pied”», explique la directrice des affaires institutionnelles et des communications de l’École nationale de police, Andrée Doré.
Rappelons que l’Assemblée nationale du Québec a adopté une loi qui introduit la tolérance zéro en matière de drogue au volant en interdisant de conduire un véhicule s’il y a présence détectable de marijuana dans la salive.
Pour la consommatrice de cannabis de longue date, Léa (nom fictif), la situation s’avère problématique.«Personnellement, si je prends juste une puff [sic], je suis capable de marcher en ligne droite.»
La psychologue-doctorante à l’Université du Québec à Chicoutimi, Katia Bissonnette, mentionne que ce genre de test n’est pas révélateur pour tous. «Il y a beaucoup de facteurs qui entrent en ligne de compte. Une personne qui a fait du sport étant jeune a un cervelet très développé. Même si elle consomme beaucoup de cannabis, elle pourrait réussir le test de coordination de mouvements.»
Pour l’instant, les seuls moyens de détection sont ce test de mouvements ainsi que le jugement des policiers. D’autres tests plus approfondis sont réalisés par des agents évaluateurs dans les postes de police lorsqu’un doute subsiste après l’arrestation.
Appareil de détection absent pour la légalisation
L’agente d’expérience, Andréanne Nolin, mentionne, pour sa part, qu’un appareil de détection de drogue a été approuvé par le gouvernement canadien. En frottant l’appareil sur la langue des conducteurs, un échantillon de salive est prélevé. Les policiers pourront savoir facilement et rapidement s’il y a eu consommation de cannabis. Il sera donc plus facile de faire respecter la règle de la tolérance zéro. «Ça n’aura pas besoin d’être évident pour qu’on lui fasse faire ce test», affirme Mme Nolin.
Pour l’instant, les appareils sont seulement approuvés. Les services de police n’en ont pas encore fait l’acquisition.