Ogre, sous l’emprise de l’audace

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Les comédiens soutiennent la marionnette

La marionnette est entre autres composée de plastique, de mousse, d’entoilage et d’élastiques. Crédit photo : Patrick Simard

La Tortue Noire, en collaboration avec le théâtre La Rubrique, frappe l’imaginaire des adultes avec son spectacle Ogre. L’adaptation du monologue de l’auteur saguenéen Larry Tremblay double d’audace par sa marionnette surdimensionnée.

Lorsque le directeur artistique du théâtre La Rubrique, Benoit Lagrandeur, a entendu parler d’une combinaison entre le texte et l’art de la marionnette, il s’agissait d’une évidence. «C’est trop génial, parce que ce personnage-là est un manipulateur absolument effroyable! Donc, ça fait plein de sens», s’est-il dit avec enthousiasme. C’est cette innovation qui l’a motivé à coproduire la pièce qui sera présentée en première mondiale au Festival international des arts de la marionnette de Saguenay cet été.

La pièce met en scène un ogre de 15 pieds manipulé avec brio par trois comédiens. Ce monstre, dont la voix est assurée par Éric Chalifour, récite le texte cru de Larry Tremblay. Bien que cela semble être un curieux mélange à première vue, M. Lagrandeur considère que c’est un point fort pour la production. «Ça permet un recul, on entend encore plus l’horreur du texte. On ne se sent pas impliqué émotivement parce qu’on ne s’identifie pas à un acteur en chair et en os», soulève-t-il. Lors de l’avant-première à Saguenay, le public était d’ailleurs fébrile à l’idée de rencontrer le géant personnage.

Éric Chalifour devant un micro sur scène.

L’acteur Éric Chalifour prête sa voix à l’imposante marionnette. Crédit photo : Patrick Simard

Bien que les arts de la marionnette soient majoritairement associés aux enfants, le metteur en scène de la pièce et directeur artistique de La Tortue Noire, Dany Lefrançois, l’utilise pour toucher l’intelligence émotionnelle d’un public adulte. Ainsi, il dit créer des images et laisser les spectateurs entrer dans le jeu. La réflexion peut alors être poussée davantage. Le metteur en scène tente de créer une confusion chez le spectateur à savoir qui est manipulé et qui est le manipulateur. «On va dans le surdimensionné pour créer un rapport de force avec les marionnettistes», a révélé M. Lefrançois.

Le spectacle était en avant-première à la salle Pierrette-Gaudreault de Jonquière les 25, 26 et 27 avril dernier.

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