Concilier la vie politique et familiale, un défi de taille

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Conférences de presse, événements publics et gestion de dossiers des citoyens, entre autres, ponctuent la vie des politiciens. Est-il possible de maintenir ce rythme de vie effréné en étant également présent entièrement pour sa famille? La Pige a parlé aux principaux intéressés pour le découvrir. 

 

 «Quand je me ramassais seul un lundi soir dans mon appartement à Québec, c’est là que je me demandais si le sacrifice en valait vraiment la peine», déclare l’ancien député péquiste de Chicoutimi, Stéphane Bédard.  Ce dernier, qui était chef intérimaire avant sa démission en 2015, ne regrette pas sa décision. Et il n’est pas le seul. 

Le conseiller municipal du district #1 de Saguenay, Jonathan Tremblay, a aussi décidé de se concentrer davantage sur sa famille. Impliqué dans de nombreux comités, l’élu démissionnaire n’arrivait plus à concilier la politique et sa vie familiale comme il le souhaitait. «Quand j’étais à la maison, je n’étais jamais à 100% disponible. Soit j’étais au téléphone ou encore en entrevue enfermé dans ma chambre, explique-t-il. Pour un père de famille, j’ai manqué beaucoup de petites choses», renchérit celui qui est père de deux fils âgés de sept et neuf ans.

 Selon lui, il s’est laissé «prendre au jeu» de la politique. «Dans mon deuxième mandat, j’avais seulement la politique comme emploi. On avait énormément de dossiers, et comme nous étions seulement six anciens, on m’en a confié beaucoup», mentionne M. Tremblay.  

«La population, aussi, est exigeante. On sent une certaine déception des citoyens quand les conseillers ne sont pas là», continue le conseiller municipal. 

Députée et mère monoparentale 

Pour ce qui est de la députée fédérale néodémocrate de Jonquière, Karine Trudel, la conciliation de la politique et de la vie de famille est très différente. «Je suis mère monoparentale de deux garçons de 11 et 13 ans… C’est grâce à mes parents si j’y arrive, car ils m’apportent beaucoup de soutien», explique la députée. Lorsque Mme Trudel est au travail à Ottawa, ses enfants restent chez ses parents. «Jamais je n’aurais pensé faire les démarches pour devenir députée si mes enfants avaient eu trois ou quatre ans.»

«Je pense que lorsqu’on devient mère, il faut s’assumer pleinement. Il est possible qu’il y ait des petites choses qui ne fonctionnent pas. Évidemment, nous ne sommes pas parfaits. Par contre, quand je quitte pour aller à Ottawa pour faire mes fonctions, je n’ai aucun remord, car j’ai profité pleinement de chaque instant avec mes enfants», ajoute Mme Trudel. 

Entre Chicoutimi et Québec 

 Pour Stéphane Bédard, être père de famille a toujours été un rêve. Lui-même ayant grandi avec un père politicien (voir autre texte), il savait que la conciliation de la vie de famille et de la politique allait être difficile. «J’ai eu mes trois enfants pendant mes mandats. C’était vraiment difficile avec les déplacements. Je pense que c’est une autre réalité familiale pour les députés de région, car on ne dort pas toujours à la maison et on doit souvent être sur la route, puisque la vie politique provinciale se passe beaucoup à Québec», déclare Stéphane Bédard. 

Simon-Olivier Côté, conseiller du district #8 à Saguenay, pense qu’il est possible de concilier la famille et les fonctions municipales. «Globalement, ça va assez bien. Je vois mes enfants le matin et je dîne presque tous les jours avec eux. Par contre, c’est certain qu’on ne peut pas être là à 100%», explique-t-il. Malgré qu’il se soit fait critiquer pour avoir manqué certains événements politiques, M. Côté maintient qu’il est primordial de garder du temps pour ses proches.

 

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