La folle témérité d’Alexandre
« Le dernier candidat qui est arrivé à l’audition s’est pointé avec son veston, sa pipe et ses cheveux tout croche en disant ‘’je suis devenu fou sur un bateau’’. C’était le bon. » C’est ainsi que le réalisateur Pedro Pire a rencontré Alexandre Demard, le personnage principal de son tout dernier docu-fiction Alexandre le fou.
Myriam Tremblay | myriam.tremlay25@hotmail.com
Le long métrage, sorti en septembre 2019, retrace la vie d’Alexandre, devenu schizophrène en mer de Chine, alors qu’il travaillait pour la marine marchande. Au fil de ses conversations téléphoniques avec sa grand-mère, de ses rencontres avec la gente féminine et de ses rendez-vous chez le médecin, le film transporte le spectateur dans le monde de la maladie mentale. « Ça a pris cinq ans à tourner, cinq ans à aller voir Alex sans trop savoir ce qu’il allait se passer », raconte M. Pire.
Une bonne partie du long métrage est axée sur la quête d’amour d’Alexandre. On le voit fréquenter une femme aussi atteinte d’une maladie mentale. Cette dernière, contre la médication, le pousse à arrêter ces pilules, ce qui le mène à l’hôpital.
Il lui a fallu à Alexandre Demard une bonne dose de témérité pour être capable d’aller jusqu’au bout de l’aventure. « J’ai changé le film et le film m’a changé », explique simplement le personnage après la représentation du long métrage au ciné-club de Jonquière lundi soir. Il affirme être heureux malgré sa maladie « Je vapote, je mets un bon disque de jazz et je regarde les nuages », relate-t-il simplement.
« Le but est de démystifier la schizophrénie et de faire comprendre à la population que c’est une maladie complexe », affirme le réalisateur Pedro Pire. Ce dernier a grandi avec deux parents psychiatres. C’est ce qui l’a poussé à faire un film sur la maladie mentale. Alexandre Demard, pour sa part, confirme qu’il est possible de vivre avec la schizophrénie en acceptant la maladie et en ayant de l’aide de ses proches.
Qu’est-ce que la Schizophrénie ?
La schizophrénie est une maladie mentale du cerveau qui touche la pensée, les sentiments et les émotions, les perceptions et les comportements des personnes qui en sont atteintes. Elle n’affecte pas l’intelligence, mais elle peut occasionner des déficits cognitifs. Les personnes touchées peuvent agir normalement pendant de longue période.
Source : Société québécoise de la schizophrénie et des psychoses apparentées