Bières désalcoolisées : la Voie Maltée seule sur son île

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Plusieurs microbrasseries au Saguenay-Lac-Saint-Jean n’ont pas l’intention, à l’inverse de la Voie Maltée, de produire une bière désalcoolisée. Les principales raisons évoquées sont souvent les mêmes : de la volonté, du temps, des ressources financières et matérielles, tout ça pour un produit dont la conservation est précaire.

 Dans le cas de la Microbrasserie HopEra de Jonquière, malgré les demandes de certains clients, le copropriétaire, Vladimir Antonoff, n’a jamais envisagé de produire une telle boisson. «On ne fait pas ça parce que notre ensemble de brassage n’est pas très grand. On hypothèquerait notre ‘’kit’’ de brassage pour faire une bière sans alcool et répondre à une demande qui ne serait pas un grand vendeur», explique-t-il. M. Antonoff ajoute que si l’on ne possède pas un équipement adapté, une bière désalcoolisée vieillit mal sur les tablettes d’épicerie.

De son côté, le directeur des opérations chez Pie Braque Microbrasserie à Jonquière, Philippe Dufour, n’écarte pas la possibilité de produire une telle bière à long terme, mais pour le moment, il est clair pour lui que ce n’est pas envisageable.

Du point de vue du codirecteur général du volet production chez Microbrasserie du Lac-Saint-Jean, Marc Gagnon, le plus grand défi technique est la conservation de ladite bière. «L’alcool est un bon agent de conservation pour une bière. Les procédés que j’utilise actuellement ne s’acclimatent pas nécessairement bien avec la fabrication d’une bière sans alcool», précise-t-il. M. Gagnon ajoute aussi qu’acquérir l’équipement en question représenterait une dépense de plusieurs dizaines de milliers de dollars pour une part de marché qu’il estime à moins de 1%.

La Raisonnable a requis trois années de tests avant sa mise en marché. Photo : Rudy Jodoin

Un défi de plusieurs années

Rappelons que la Voie Maltée a mis en marché depuis quelques semaines, une bière avec un taux d’alcool de moins de 0,5% baptisée La Raisonnable. Cette bière a requis trois années de tests pour s’assurer que le produit soit prêt à être consommée.

«La complexité de la chose est de s’assurer que l’alcool ne se retrouve pas dans la bière lorsqu’elle fermente. Ça demande des ressources, de la recherche et développement et des tests», affirme la coordonnatrice des communications pour la Voie Maltée Véronique Guérin, qui n’a pas voulu davantage entrer dans les détails pour conserver la recette secrète.

Selon Mme Guérin, il s’agit de la première bière désalcoolisée produite au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Cette dernière a été produite pour répondre à un mouvement de saines habitudes de vie. Selon elle, la réponse de la clientèle est très positive depuis sa sortie.

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