Un test irréaliste

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Une pétition circule pour simplifier le Test de la certification en français écrit pour l’enseignement(TECFÉE) exigé dans le baccalauréat en enseignement. Autant les étudiants en enseignement des mathématiques, en éducation préscolaire et en enseignement primaire ou en adaptation scolaire doivent passer le même test. Mais ce n’est pas une raison pour le simplifier.

Dans ce contexte, simplifier est l’action de neretenir de quelque chose que quelques éléments jugés essentiels. Si je me fie à cette définition du Larousse, le TECFÉE ne doit pas être simplifié, mais plutôt adapté. Garder seulement ce qui est essentiel, c’est de niveler vers le bas les standards de la profession. Cependant, je ne crois pas qu’un enseignant de physique doit avoir les mêmes compétences en français qu’un enseignant d’histoire, de français ou même d’un enseignant au primaire. Elles ne doivent pas être moindres, mais plutôt adaptées.

Je préfère de loin que l’enseignant en maths soit calé dans son domaine plutôt que quelqu’un qui est capable de m’expliquer la signification de l’expression comme on fait son lit, on se couche (exemple tiré d’un exercice préparatoire au test). Vous, savez-vous ce que ça veut dire? Moi, je l’ai appris en écrivant ces lignes. Cette phrase signifie qu’il faut assumer les conséquences de ses actes. Je doute qu’un enseignant de mathématiques utilise cette expression bien souvent. Il doit avoir des connaissances en français. Il doit écrire sans faute. Il doit connaitre certaines expressions, comment s’écrit une phrase, où se placent les virgules, que veulent dire les préfixes et les suffixes des mots, car ÇA, ce sera utile. Le prof de maths n’a pas besoin de savoir identifier le prédicat dans une phrase. Du moins, ce n’est pas aussi utile qu’un prof de sixième année du primaire.

Je crois donc que la partie sur le code linguistique doit être adaptée au niveau et au domaine dans lequel l’enseignant travaillera, mais surtout pas simplifiée. En mon sens, le but n’est pas qu’il y ait plus de réussitesen rendant le test plus facile à passer, mais plutôt que cette partie reflète la réalité.

Savoir écrire

Dans le TECFÉE, il y a également une partie rédaction. Les étudiants doivent écrire un court texte de 350 mots en respectant une certaine structure et en soutenant de bons arguments. Un texte de 350 mots, ce n’est pas long. Faire cinq fautes dans un texte aussi court, pour moi, c’est trop. Surtout pour un futur enseignant. Garder une bonne structure, écrire en alignant bien nos idées, c’est ce qu’on apprend à faire depuis qu’on est assez vieux pour être sur les bancs d’école. Imaginez un prof incapable d’écrire un paragraphe pour défendre un argument. C’est inconcevable.

Selon la professeure de linguistique et directrice du centre de communication orale et écrite de l’UQAC, Odette Gagnon, en 2019 à l’Université du Québec à Chicoutimi, seulement 90 étudiants sur 162 (59,2%) avaient réussi la partie rédaction. C’est relativement décourageant. J’en conviens, le seuil de réussite qui est à 70 % est assez élevé. Mais ce résultat démontrera réellement si le futur enseignant sait se débrouiller ou non.

Les standards doivent également demeurer élevés, car les enseignants seront amenés à tenir des cours dansd’autres matières que leur spécialisation lors de remplacements en début de carrière. Raison de plus pour être compétents en français. Les jeunes ne doivent pas écoper.

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