Journalisme de solutions : entre chien de garde et chien guide
Le déferlement de nouvelles entourant la crise sanitaire qui sont dites « négatives » par le public a, petit à petit, introduit une lassitude envers les médias d’information. Devenus un service essentiel durant la pandémie, les organes de presse et leurs journalistes se sont retrouvés avec une multitude de sujets lourds et complexes entre les mains. À la recherche d’une couverture plus équilibrée, la clé réside dans une approche trop souvent oubliée : le journalisme de solutions. Encore faut-il savoir l’employer avec parcimonie.
De plus en plus de membres du public dénoncent une trop grande présence de nouvelles pessimistes dans l’actualité et réclament un traitement médiatique plus constructif de la part des journalistes. Mettant de l’avant des pistes de solutions et des réponses concrètes aux problèmes que rencontre la société, le journalisme de solutions n’est pas moins que la solution elle-même pour trouver un équilibre à travers cette tempête de nouvelles qui tendent vers le négatif.
Cette forme de journalisme attire davantage de lecteurs et gagne en popularité depuis son entrée dans le monde des médias. Selon une étude menée en 2015 en Grande-Bretagne, 64 % des adultes de 35 ans et moins ont confié qu’ils préféraient le journalisme de solutions à une forme conventionnelle. Le lectorat a un penchant pour la vie en rose.
Toutefois, il serait erroné de croire que ce type de journalisme ne traite que de positif. Cette approche ne propose aucun remède miracle et ne détient pas la science infuse. Elle présente plutôt un éventail d’initiatives qui répondent à la situation donnée, tout en abordant à la fois le succès et les limites de ces mêmes initiatives dans un souci de crédibilité.
Aller à l’encontre du métier
« La frontière est ténue entre une dictature de l’audience et de ne faire des choses que parce qu’elles plaisent au public », a soulevé l’autrice du livre Le journalisme de solutions, Pauline Amiel, en entrevue le 7 juin 2020 à l’émission Désautels le dimanche de Radio-Canada. Bien qu’il soit important d’être à l’écoute du public, il ne faut en aucun cas oublier que l’intérêt du public n’est pas toujours d’intérêt public.
Comme le suggérait un des plus célèbres journalistes français, Albert Londres, « notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie ».