Artistes maquilleurs : à un coup de pinceau du virus

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Souci du détail irréprochable. Proximité obligée avec le visage. Les artistes maquilleurs de la région rencontrent des difficultés à pratiquer leur métier dans le contexte pandémique actuel. Pour Véronique Girard, c’est un véritable retour à la case départ.

« J’ai l’impression qu’il faut que je recommence à faire ma place, comme lorsque je suis revenue en région il y a six ans après mes études en maquillage. Il faut que je prouve que mon travail est essentiel et sécuritaire », confie l’artiste maquilleuse Véronique Girard.

À ce jour, tous ses contrats sont annulés à l’exception de celui avec la Place du Royaume. Normalement, elle pouvait avoir entre quatre et cinq contrats par semaine. En raison de la situation, plusieurs agences de publicité n’ont également pas renouvelé leurs contrats habituels.

« Il y a aussi tout le facteur inspiration qui manque parce que dans la vie on est inspiré par ce qu’on voit et ceux qu’on côtoie », ajoute-t-elle.

« J’ai réalisé à quel point j’avais une proximité avec mes clients. Des fois, je suis seulement à quelques centimètres de leur visage. » – Véronique Girard (Photo : courtoisie)

Pandémie oblige

Certaines mesures ont été mises en place pour réduire le risque de contamination. Le port du masque de procédure, de lunettes de sécurité et la désinfection complète des outils sont de mise. Véronique Girard a notamment dû acheter quatre fois plus de pinceaux puisque pour chaque client, elle doit les nettoyer à l’eau savonneuse et les laisser sécher 24 heures avant de pouvoir les réutiliser.

« Mais malgré ces mesures, les contrats ne reviennent pas et le téléphone ne sonne pas. Plus ça va et plus je me demande si je vais continuer à maquiller », affirme Mme Girard qui songe à offrir des cours de maquillage sur la plateforme Zoom.

Plusieurs mesures ont également été adoptées dans la formation en esthétique du Centre de formation professionnelle (CFP) du Grand-Fjord. Les cosmétiques sont notamment prélevés de leur contenant selon la quantité nécessaire avant le maquillage. « L’hygiène a toujours été très importante dans notre domaine, mais elle l’est encore plus aujourd’hui. Il n’y a pas de place à l’erreur », soutient la professeure en esthétique, Karine Tremblay.

Auparavant, lors des évaluations, des clientes se présentaient au salon d’esthétique du CFP. Cette année, ce n’est pas le cas. Les élèves se pratiquent les unes sur les autres, en équipe de deux. « C’est sûr qu’il y a des choses qui ont été modifiées, mais on se plie aux besoins présents et on réussit à bien enseigner malgré tout », termine Mme Tremblay.

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