Du Saguenay à Nashville : le rêve éveillé de Frédéric Allard

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Du Centre Georges-Vézina au Bridgestone Arena de Nasville, le défenseur Frédéric Allard a fait du chemin.

Seize minutes et 59 secondes. C’est tout ce que ça aura pris à Frédéric Allard pour accomplir son plus grand rêve. En fait, c’est le temps qu’il a passé à défendre les couleurs des Prédateurs de Nashville, à l’occasion de son tout premier match dans la Ligue nationale de hockey, le 13 mars dernier. Un accomplissement qui révèle un parcours sinueux pour le Saguenéen d’adoption.

Toutefois, quelques jours avant la fameuse première joute, le défenseur de 23 ans ne se doutait de rien. Au volant, avec sa copine, à Chicago, il rentrait chez lui lorsque le gérant du club-école des Prédateurs, Scott Nichol, lui a lâché un coup de fil.

Le genre d’appels auxquels des milliers de jeunes hommes rêvent, mais qui, souvent, n’arrivent jamais. En fait, dans la dernière décennie, seulement 36% des joueurs repêchés au troisième tour, comme l’a été Allard en 2016, disputent un match dans la LNH.

« C’est quelque chose à laquelle j’ai rêvée toute ma vie », admet le joueur, encore sous le coup de l’émotion lors d’un entretien téléphonique avec l’auteur de ces lignes.

Quelques minutes après l’appel fatidique de Scott Nichol, Frédéric Allard partait donc avec son équipement et sa valise en direction de la Caroline du Nord pour rejoindre la formation qui l’avait repêché cinq ans plus tôt. Près de 48 heures plus tard, il disputait son tout premier match dans le circuit Bettman contre les champions en titre de la coupe Stanley : le Lightning de Tampa Bay.

Un baptème de feu assez particulier.

« À l’échauffement, quand je me suis installé sur la ligne rouge et que j’ai regardé de l’autre bord, j’ai vu Steven Stamkos, Brayden Point, Victor Hedman, Ryan McDonagh et compagnie. C’est là que j’ai été le plus impressionné. Je me suis même surpris à les regarder comme si j’étais un partisan dans les estrades! », raconte-t-il.

S’en est suivie une vague d’amour, une vague qui frappe, le genre de vagues qui propulse loin dans les nuages. « Honnêtement, il n’y a pas de mots pour décrire comment j’étais heureux de voir tous les encouragements que j’ai reçus de ma famille, de mes amis, de la famille de ma blonde, du monde au Saguenay. Ç’a été fou, ça venait de partout! »

Du Saguenay au Tennessee

Cependant, bien avant la Ligue nationale et les Prédateurs, il y a eu les Saguenéens de Chicoutimi. Pendant quatre saisons, Allard a défendu les couleurs des Bleuets, jouant un total de 250 rencontres, amassant plus de 170 points.

Encore aujourd’hui, quatre ans plus tard, le droitier de six pieds et un pouce n’a que de bons mots pour l’organisation et, surtout, pour ses anciens entraîneurs Yanick Jean, Claude Bouchard, Simon Gaudreault et Jean-François Jolin.

« Ils ont complètement changé ma carrière. Ces quatre personnes-là, niveau hockey, ont été la clé de mon développement, la raison pour laquelle je suis ici aujourd’hui », avoue-t-il.

Maintenant, alors que ses belles années à faire soulever les foules du Centre Georges-Vézina semblent si loin et que Nashville, elle, occupe toutes ses pensées, le nouveau #72 des Prédateurs ne se pose pas de questions, une chose à la fois, pour que son rêve se poursuive.

« J’y vais au jour le jour, beaucoup de gens me demandent si je vais jouer mardi, jeudi ou dimanche prochain. Je ne le sais pas, donc j’y vais au jour le jour, je donne mon 100 % et peu importe où je vais être, je vais donner le meilleur de moi-même pour rester dans la Ligue nationale », conclut-il.

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