La dualité entre la francisation et l’intégration

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Natalia Maik en compagnie de sa mère prennent des cours de francisation pour s’intégrer plus facilement au Saguenay. (Photo Ariane Emond)

 

Deux femmes ont quitté leur pays d’origine, l’Ukraine pour s’établir au Saguenay. Alors que pour certains, l’adaptation et l’intégration est complexe, pour elles, malgré les difficultés liées à la langue, l’accueil chaleureux des Québécois les ont charmés. 

« Ok,ok» répond une immigrante ukrainienne, avec un sourire aux lèvres, lorsqu’on lui demande comment s’est déroulée son adaptation au Canada. 

« Notre adaptation ici se passe très bien, surtout grâce à notre enseignante ici en francisation », rajoute sa fille Natalia Maik.

Natalia Maik est arrivée au Québec le 17 décembre 2021. Quelques mois plus tard le 30 avril 2022, sa mère venait la rejoindre. Elles ont quitté l’Ukraine pour immigrer au Canada, laissant derrière elles leur langue, leurs amis et leur pays en situation de guerre depuis maintenant près d’un an. 

Arrivée au Canada 

Le déménagement de Natalia Maik n’a pas été ardu, puisqu’elle a eu le temps de planifier son déplacement elle a fait le choix de partir. « Pour ma mère oui, c’était plus difficile », elle qui est arrivée peu après le début de la guerre. 

Leur famille se retrouve presque exclusivement au Canada, seuls quelques membres éloignés et leurs amis sont restés en Ukraine. « Tous les jours en me levant, je leur écris et je prends de leurs nouvelles, raconte Mme Maik en baissant les yeux. Je regarde toujours mes messages et j’attends des bonnes nouvelles de mes amis », surtout en contexte de guerre. 

« C’est dur de quitter pour venir ici. C’est comme tout recommencer à zéro ». « C’est vraiment zéro. Canada zéro. Français zéro. Alphabet zéro », renchérit sa mère. 

Apprentissage du français 

Le duo mère-fille a comme langue maternelle l’ukrainien, qui emploie un alphabet cyrillique, alors qu’en français, l’alphabet latin est employé. Pour Natalia Maik et sa mère, l’apprentissage du français est primordial pour leur intégration dans leur nouvelle terre d’accueil et elles désirent s’améliorer en français. 

Les deux femmes, établies à La Baie reçoivent une formation quotidienne qui implique une présence à l’école cinq jours par semaine. Une enseignante de francisation au CFGA des Rives-du-Saguenay, Nancy Desgagnés raconte que pour elle, son travail est valorisant. « C’est vraiment un métier gratifiant, surtout quand on voit leur évolution et qu’on les rencontre un peu plus tard on se dit wow. C’est un défi important et c’est toujours le fun de voir qu’ils se sont intégrés avec leur travail et leur famille et qu’ils sont heureux », témoigne-t-elle.

De plus en plus d’immigrants provenant de partout à travers le monde viennent s’installer au Saguenay. (Photo Ariane Emond)

Mme Maik veut acquérir un diplôme reconnu au Québec pour entrer sur le marché du travail. Elle souhaite s’établir ici à long terme avec sa mère, tout en poursuivant les cours de francisation. 

Les techniques d’enseignement du français sont variées, pour Nancy Desgagnés, enseignante au niveau débutant, le langage non verbal est très important, et ce, dès le début. « On fait beaucoup de gestes au début. C’est quasiment une pièce de théâtre » dit-elle en rigolant. 

En amour avec le pays, la province et la région 

« Le Canada c’est un pays où tu ne te sens jamais seule. Tu te fais toujours aider, selon Natalia Maik, que ce soit le gouvernement, les commerces ou encore la population, tout le monde met la main à la pâte. J’adore mon pays, l’Ukraine, mais maintenant que j’ai vécu ici, quand mes amis me demandent si je voudrais revenir, je leur dis non. J’adore ça ici, c’est magique ». 

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