Couvrez ce sein que je ne saurais voir

321
0
Share:

Émie Leblanc publie du contenu parlant d’enjeux sociaux, de santé mentale et de nudité. Le but est d’instruire avec une touche de créativité. Photo : Émie Leblanc

Pour contrer la censure de certains réseaux sociaux, des musées viennois se sont récemment affichés sur OnlyFans. Cette forme de censure fait bouillir l’artiste Émie Leblanc, dont le travail a été tant retiré par le réseau Instagram que son compte risque d’être banni à une prochaine offense. Cette censure, qui la fâche, empêche selon elle la société d’avancer. 

« Des seins de femmes vont être censurés par Instagram, mais il reste quand même plein de commentaires sexistes, racistes et homophobes.  La censure, jusqu’à un certain point, c’est bon, mais là, la cible c’est la nudité et il y a des enjeux beaucoup plus problématiques en ce moment qui mériteraient notre attention », déplore l’artiste multidisciplinaire de Montréal.  Elle considère les règles de la communauté Instagram comme une oppression à sa liberté créative et comme une manière sexiste d’objectifier le corps de la femme.  

Ce n’est qu’après avoir fait tatouer ses seins qu’elle a pu publier une photo d’elle torse-nu.  Selon elle, la situation est ridicule étant donné que des photos de mamelons d’hommes ne se feraient jamais retirer. 

Émie est présente sur les réseaux sociaux depuis environ deux ans et fait des capsules éducatives et artistiques.
Photo: Émie Leblanc

Même si elles sont autorisées, les photos d’allaitement peuvent également être censurées.  L’artiste multidisciplinaire crie au non-sens. « Quand sera-t-il lorsqu’une femme allaitera dans un restaurant? s’insurge-t-elle.  Un malaise s’installera. » C’est à ce moment, selon l’illustratrice, que la censure devient problématique. 

Pour la professeure en art, propriétaire de la Galerie 5 et du Sofia Art Studio à Jonquière et artiste Sophie Lebeuf, la démarche artistique est le seul critère qui lui permet d’accepter ou de refuser une œuvre ou une exposition. La logique, le fil conducteur, et l’intention derrière le travail sont ce qu’elle observe afin de déterminer si une exposition a sa place dans sa galerie. 

 La titulaire d’un baccalauréat interdisciplinaire en arts va dans le même sens pour son enseignement. « Mes élèves, je leur apprends à ne pas en faire, de censure. Je leur apprends à être ouverts. Tu n’es pas obligé d’aimer l’œuvre, mais tu dois au moins comprendre pourquoi elle est là, pourquoi elle a été faite et de comprendre le travail derrière », explique-t-elle.  Un objectif de provocation ou de violence gratuite sans but ni démarche trace la limite de la professeure. 

Share: