Question de proximité

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À partir de 2022, l’Alliance de Montréal évoluera dans la Ligue élite canadienne de basketball (LECB). Si c’est une nouvelle qui devrait largement contribuer au développement de ce sport à même la ville, difficile d’imaginer un scénario où elle aura un impact dans les régions comme le SaguenayLac-Saint-Jean.

Certes, la création d’une franchise sportive professionnelle vient avec un sentiment identitaire. Assurément, on verra des jeunes déambuler dans la métropole avec des vêtements à l’effigie du nouveau club, et des bars ou des restaurants diffuser ses parties lorsqu’elles seront télévisées.

En dévoilant ses couleurs le 27 octobre, l’Alliance de Montréal est devenue la neuvième franchise de la LECB. (Photo : Alliance de Montréal)

Il se pourrait également qu’on voit ce genre de retombées en région, mais les chances sont moindres puisque le facteur qui influence le plus souvent la partisannerie dans le sport, c’est la proximité géographique.

Or, Saguenay se trouve à près de cinq heures de route de l’Auditorium de Verdun, là où se disputeront les rencontres locales de l’Alliance. Pour les amateurs de la région, de se déplacer pour assister à un match sur place, c’est largement improbable.

Donner le goût

Actuellement, environ 45 000 joueurs de 9 à 18 ans sont inscrits à la Fédération de Basketball du Québec. La tendance est à la hausse depuis cinq ans, entre autres grâce au championnat des Raptors de Toronto dans la National Basketball Association (NBA) et à la présence de plusieurs Montréalais (Chris Boucher, Luguentz Dort, Karim Mané) dans la grande ligue.

Saguenay Basketball, de son côté, comptabilise 1 400 athlètes. Cela représente 3,1 % des basketteurs de la province. On y observe une légère augmentation chez les garçons, même si c’est plus compliqué chez les filles en raison de la forte présence du volleyball.

Reste que la région y gagnerait tout de même, de donner le goût à sa jeunesse de pratiquer le basketball.

L’École polyvalente Arvida accorde un budget annuel de 475 000 dollars au développement de son programme de basketball. (Photo : William Thériault)

Cette volonté est partagée : la vice-présidente de l’Alliance, Annie Larouche, affirme vouloir tenir des cliniques, des ateliers ainsi que des conférences pour les joueurs, les entraîneurs et même les arbitres.

Le problème, c’est qu’une bonne partie de ces efforts devraient être concentrés dans la région métropolitaine de Montréal, là où le plus gros bassin de jeunes qui jouent au basketball se trouve.

On peut enfiler une paire de lunettes roses et espérer que l’Alliance de Montréal accordera du temps aux écoles en région. Selon le directeur général du Club de basketball Bleu et Or à Arvida, David Duguay, c’est même la clé pour que cette nouveauté ait de l’impact.

Mais la réalité, c’est qu’une équipe dont c’est la première saison chez les professionnels aura d’autres chats à fouetter.

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