Des restaurateurs exigent des dépôts

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Le co-propriétaire du restaurant La Cuisine, David Janelle, épuisé des groupes qui annulent à la dernière minute.
(Photo : Juliette Babin )

Dès janvier, des dépôts de 20 $ par personne seront exigés pour les groupes qui voudront manger au restaurant La Cuisine, à Chicoutimi. Une façon pour les propriétaires désemparés de faire face au phénomène du « no-show ». 

Selon un avis juridique obtenu par l’Association des restaurateurs du Québec, les dépôts envers un groupe sont autorisés lorsqu’il y a contrat entre les deux parties. Cependant, ce contrat stipule qu’« en cas d’annulation dans les douze heures précédant ladite réservation, le dépôt sera remis au détenteur de la carte de crédit », peut-on lire sur le site internet de l’organisme. 

Le co-propriétaire de La Cuisine, David Janelle, n’en peut plus des groupes qui annulent à la dernière minute. « J’avais un groupe de 30 clients qui avait réservé, mais qui sont finalement arrivés à 16 et l’autre groupe était 12 au lieu de 18. Ça représente une perte minimum de 50 $ par personne. Cette soirée-là, j’avais seulement réussi à combler deux places. Donc j’ai quand même perdu 18 clients dans ma soirée. Ça représente près de 2000 $ de moins. » 

« C’est choquant. » Ce sont les mots de la co-propriétaire du restaurant L’Assorti, Julie Lavoie. Elle fait partie d’un groupe qui crie au manque de respect envers les restaurateurs. Depuis trois semaines, la situation est pire que jamais pour La Cuisine et L’Assorti, situés sur la rue Racine, au centre-ville de Chicoutimi. Des groupes de 40 personnes et plus oublient d’appeler pour modifier leur réservation ou simplement pour l’annuler. 

En plus d’engendrer une baisse de revenus, les cuisiniers doivent composer avec d’autres enjeux. « Ceux qui annulent deux ou trois jours avant, ça c’est grave, parce qu’on reste avec de la nourriture en trop qu’on ne servirait pas en temps régulier. » Pour le cuisinier et propriétaire de La Cuisine, M. Janelle, les produits du terroir sont au cœur de son menu, qu’il concocte spécialement sur demande pour les groupes qu’il reçoit.  

Une compagnie dans l’eau chaude 

Mme Lavoie n’a pas eu d’autre choix que de refuser l’accès à une compagnie de la région. Après avoir réservé plus d’une fois à L’Assorti, les employés n’ont jamais honoré leurs réservations. « Malheureusement, je n’avais pas réussi à remplir les tables disponibles ces deux soirées-là. J’avais seulement réussi à combler dix places. » Par conséquent, elle ne réservera plus son restaurant entier pour un seul groupe.   

Ici comme ailleurs 

Le problème se fait sentir non seulement dans la région, mais aussi dans les grands centres. « En parlant avec des chefs de Montréal, on voit qu’il y a un problème et on espère que ça va ouvrir les yeux à l’Association des restaurateurs du Québec pour qu’elle nous donne des outils pour pouvoir pallier le problème », explique M. Janelle, impuissant.   

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