« Un enfant, mille visages »: une façon d’explorer les émotions 

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Avec « Un enfant, mille visages », à travers une dizaine de clichés de son petit-fils, la photographe Carole Bélanger a voulu représenter les émotions auxquels les enfants font face par rapport à la société de performance dans laquelle ils vivent.  

 

Avec son travail, Carole Bélanger espère réduire les préjugés, l’intimidation et permettre une prise de conscience par rapport à la réalité des jeunes. Sa fille, enseignante, a inspiré le projet en lui expliquant les difficultés ou troubles qu’elle observait à l’école.  Photo : Noémie Lacoste

 

Le vernissage de l’exposition « Un enfant, mille visages », a eu lieu jeudi soir au hall du Centre national d’exposition (CNE) de Jonquière.  Pour l’occasion, une quarantaine de personne étaient présentes pour admirer le travail de celle qui est membre du Club photo JAK.   

« Nous applaudissons les gens qui vivent leurs différences corporelles, religieuses, d’orientation de toutes sortes, mais que se passe-t-il avec nos enfants? Nous les encadrons pour qu’ils s’imbriquent dans un même moule », telle était la prémisse de l’exposition.  

« J’ai utilisé la technique, la philosophie de déconstruire une image pour en reconstruire une nouvelle avec les moyens du bord.  J’ai imprimé les photos pour les toucher.  Je suis de la vieille école, je pense qu’une photo ne commence qu’à vivre que dès qu’elle est imprimée et qu’on peut la regarder sur un mur » a expliqué d’emblée la photographe.  

 

Aucun ordinateur ou logiciel de retouche photo n’a été utilisé, et c’est là l’essence même du processus créatif de l’artiste.  Photo: Noémie Lacoste

 

« La photo n’est que prétexte », a ajouté Carole Bélanger.  En effet, la même photographie est souvent utilisée dans l’exposition, puisque le travail se retrouve beaucoup dans la manipulation effectuée à la main.  Par exemple, certaines photos ont été mises en feu, découpées, superposées, passées sous l’eau ou encore placées dans la glace.  

Pour l’exposante, il s’agissait de créer une illusion, puis de reprendre cette nouvelle apparence en photo, pour obtenir un résultat final.  

« J’ai travaillé toujours avec le même sujet.  Mon petit-fils était plus accessible pour moi, mais ça aurait pu être n’importe quel enfant.  Je voulais montrer comment les enfants, ceux qui ont plus de difficultés d’apprentissage ou autre, peuvent se sentir », a mis de l’avant l’artiste.  

Le Centre japonais de la photo a imprimé les œuvres sur du papier en coton, processus qui était indispensable aux yeux de la dame, qui désirait voir les images de son petit-fils de manière tangible et sur un papier spécifique qui permettrait les expérimentations voulues.  

« Un enfant, mille visages » sera en place au CNE pour une durée de cinq semaines. Carole Bélanger aimerait toutefois voir son travail devenir une exposition itinérante.  

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