La lutte, plus qu’un scénario
« Connecter avec la foule et déclencher des émotions : c’est ça l’essence de la lutte », fait valoir le vice-président de Lutte JCW (Jonquière Championship Wrestling), Yanick Harvey.
Les combats de lutte connaissent un essor significatif depuis quelque temps. Le premier gala de l’année de la Lutte JCW a fait salle comble et tout indique qu’il en sera ainsi pour celui présenté le 13 novembre à la salle JAK de Jonquière.
Les secrets d’arrière-scène, réservés aux bénévoles, aux lutteurs et aux arbitres dans les années 70 sont désormais divulgâchés par les réseaux sociaux. Yanick Harvey soutient que malgré les scénarios préétablis, les réactions émotionnelles ainsi que les risques reliés à chaque combat ne peuvent être plus vrais et ressentis. « Lorsqu’un méchant prend le dessus sur le gentil, ça éveille la haine et la colère chez les spectateurs », indique-t-il en comparant les émotions vécues par un adepte de lutte à celles vécues par un cinéphile ou un mélomane dans une salle de spectacle.
Même si la date d’un gala a été dévoilée un mois à l’avance, les athlètes se regroupent seulement quelques heures précédant le match pour discuter des prises, du déroulement de l’histoire et du résultat au podium. L’arbitre secondaire à la JCW, Vincent Béchard Ouellet, dévoile que la tournure d’une soirée reste variable et qu’elle dépend souvent de l’entrain du public.
D’autre part, l’arbitre, qui est également lutteur en devenir, affirme que la lutte d’aujourd’hui laisse davantage place à la diversité corporelle. « Plus la lutte évolue, plus les lutteurs rapetissent; je mesure cinq pieds cinq et je suis capable de lutter », admet le jeune arbitre Vincent. Il soutient que cette ouverture face aux poids plumes laisse place aux figures plus impressionnantes et dangereuses. « C’est une bonne chose, c’est plus inclusif et moins intimidant de serrer la main des lutteurs après le spectacle », juge-t-il en faisant référence aux lutteurs de six pieds à grande carrure.
Claques à la poitrine, coup de chaise dans le dos, traces de cordes de l’anneau… Yanick Harvey, imprégné encore à ce jour de dizaines de marques, précise que les acteurs sont avant tout des athlètes et que l’improvisation des prises peut être réalisée uniquement s’il y a maîtrise du mouvement. « En faisant des acrobaties l’autre jour, ma conjointe a pris des photos de mon corps après combat et elle n’en revenait pas à quel point je pouvais avoir des marques », lance-t-il en soulignant les nombreuses heures de pratiques des lutteurs.