Jovie Maddie Sousa : chercher la motivation dans l’adversité

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Jovie Maddie Sousa est née à Montréal de deux parents immigrants. Photo : Esther Dabert.

Pour Jovie Maddie Sousa, les critiques ont longtemps été monnaie courante. Mais du haut de ses 14 ans, cette joueuse de hockey, aujourd’hui aux Jeux du Québec avec la délégation de la Rive-Sud, ne manque pas de détermination. Pour atteindre ses objectifs, la gardienne a décidé de se renforcer en faisant de la discrimination une motivation.

Se surpasser pour soi mais aussi pour les autres. À l’origine, c’est avec ce mantra que Jovie Maddie Sousa abordait le hockey. Particulièrement affectée par le mépris qu’elle « pouvait lire dans les yeux » de ses entraîneurs envers ses parents, tous deux sourds, la gardienne a décidé de prendre le taureau par les cornes pour prouver à tout le monde que le handicap n’est pas un obstacle. « Beaucoup de personnes les croyaient stupides mais je voulais leur démontrer, par le hockey, que même si tu as un handicap, tu es toujours capable de réussir », raconte-t-elle. Même si la jeune fille ne souffre personnellement d’aucun handicap, cette cause est aujourd’hui devenue la sienne. Si Jovie souhaite réussir, c’est au nom de ses parents.

Un chemin semé d’embûches

Mais des attaques personnelles, Jovie en a également connu des plus frontales. Fille de mère philipine et de père portugais, la hockeyeuse a dû se frayer un chemin entre les remarques racistes pour appuyer sa place. Une position d’autant plus fragile que la gardienne de 14 ans évolue dans une équipe masculine. « J’ai eu de la discrimination en grandissant. À un moment, j’ai joué contre une équipe de garçons et ils disaient : “shootez-la sur le casque pour qu’elle ait peur.” Des fois, il y a aussi des coups de bâton qui sont vraiment forts, rapporte-t-elle. C’est sûr que j’assiste aussi à des blagues sexistes et homophobes. »

Ces épreuves, Jovie a décidé d’en faire sa force. « Ça ne me dérange pas tellement, c’est comme une sorte de motivation pour moi. » La joueuse a même partagé l’enthousiasme qu’elle a ressenti durant l’un de ses derniers matchs, à la vue des parents des joueurs adverses réagissant avec déception à ses arrêts. « Voir les parents des autres, ça me motive toujours », raconte-t-elle un grand sourire sur le visage.

L’équipe de hockey féminin de la Rive-Sud est très soudée. Photo : Esther Dabert.

Une maturité surprenante

Aujourd’hui aux Jeux du Québec pour la deuxième année consécutive, la joueuse découvre les joies du hockey féminin. « L’ambiance est totalement différente, il y a beaucoup plus de sourires. Si tu fais une erreur, tout le monde ne va pas te chialer dessus », s’exclame la jeune fille. Pour Jovie, la différence est telle qu’elle envisage même de rejoindre, dans l’avenir, des équipes féminines. Une décision que ne saurait désapprouver son entraîneur Sébastien Gariepy. « C’est une fille très mature qui gère vraiment bien la pression pour son âge, précise-t-il. Jovie est vraiment considérée par ses coéquipières comme une lionne, l’une des têtes fortes de notre équipe. » Selon lui, avec l’apparition de la ligue féminine, l’avenir s’annonce plus que prometteur pour sa joueuse.

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