Franchir la barrière de la langue chez les Sags

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Les Saguenéens comptent deux joueurs internationaux dans leur alignement, soit Peteris Bulans et Korney Korneyev. Photo : David Veillette

Chaque année, le repêchage international de la Ligue canadienne de hockey offre aux équipes nord-américaines la possibilité d’acquérir des joueurs internationaux. Pour eux,  la compréhension d’une nouvelle langue est la plus grande difficulté en déménageant dans un autre pays.  

« C’était frustrant au début. Les deux premières années au Québec, je voyais et j’entendais les Québécois parler en français tout en ayant du plaisir. C’est triste de ne pas pouvoir comprendre tout ce qu’ils disent », a expliqué en anglais le joueur Letton Peteris Bulans.  

Un total de 35 enseignants du département de philosophie, français et anglais sont responsables des joueurs-étudiants pendant la semaine. Les internationaux ont toutefois un cours de plus. « Je donne un cours de français qui n’est pas du tout basé sur la grammaire. Je donne un cours sur la communication afin qu’ils soient capables de se débrouiller à Chicoutimi dans le même langage que les autres », a déclaré la responsable des pensions des Saguenéens, Michèle Harvey. 

La conception efficace du programme d’études des Sags a permis aux joueurs de concilier sport et études, ce qui explique le taux de réussite, qui était de 100 % à l’hiver 2023. 

La chimie 

L’édition 2024 du repêchage a permis aux Saguenéens de repêcher le Kazakh Korney Korneyev. « Sincèrement, il l’a eu vite Korney. Il est arrivé jeudi à minuit et on jouait le lendemain notre premier match de la saison à Québec. Donc, on n’a pas eu le temps d’avoir du temps avec lui », a confié le joueur québécois des Saguenéens Christophe Berthelot. 

Les Québécois des Saguenéens veulent créer la chimie avec les nouveaux joueurs le plus rapidement possible. Ils doivent donc s’adapter et des petits changements doivent être apportés. « Quand tu trouves une langue que les deux sont capables de comprendre, tu l’inclus direct en partant. Tu n’as pas le choix de te débrouiller en anglais », a ajouté Christophe Berthelot.  

L’Allemand Norwin Panocha et le Letton Peteris Bulans étaient les deux joueurs internationaux des Saguenéens lors de la saison 2023-2024. Photo : Bruno Girard

 Le rôle des familles de pension 

Les hockeyeurs performent sur la glace et sur les bancs d’école, mais cela ne serait pas possible sans le support de leur famille de pension. 

Les familles doivent communiquer dans une autre langue et google traduction est souvent utilisé afin de favoriser les conversations avec les joueurs d’outre-mer.  

« Ma famille de pension a été un support incroyable, surtout lors de ma première année. Le père parle l’anglais, mais pas la mère, mais elle essaye de me parler en anglais. Ils m’ont aussi appris le français afin que je puisse m’établir rapidement », a confié Peteris Bulans. 

Les familles de pension font face à plus d’obstacles lorsqu’elles accueillent des joueurs internationaux, mais les efforts sont récompensés par une relation particulièrement serrée : « On s’attache à ces bêtes-là, c’est incroyable, peut-être encore plus avec les joueurs internationaux parce que tu as moins de chance de le revoir que le petit gars de Chambly ou Victoriaville », a expliqué Michèle Harvey. 

Diversité enrichissante  

La diversité dans le vestiaire est un élément intéressant autant pour les Québécois que pour les joueurs étrangers.  

« Je trouve ça le fun qu’il y a autant de nationalités. C’est plaisant de sortir de sa zone de confort et d’apprendre une nouvelle langue et une autre culture », a affirmé Christophe Berthelot. 

« La langue du hockey est internationale et une chance », a conclu Michèle Harvey. 

 

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