Il réduit de 50% les chances de commotion, mais impossible de le voir sur un terrain au Québec

Le coût d’un Guardian Cap à l’unité est d’environ 100$. Il existe d’ailleurs plusieurs versions, dont une pour le flag football. (Erik Drost/Flickr.com)
Le Guardian Caps réduit jusqu’à 33% la force d’impact des coups à la tête au football. Cependant, il est presque impossible de l’apercevoir sur un terrain de la province.
Alex Villemaire, alexvillemaire19@gmail.com
Depuis maintenant quelques années, sur la scène du football américain, on a pu apercevoir les « Guardian Caps », une espèce de calotte protectrice qui se porte par-dessus le casque, que toutes les équipes professionnelles, universitaires et secondaires au sud de la province portent à l’entraînement. À quelques occasions certains joueurs peuvent le porter en match. Cette innovation permet de réduire de 33% les effets des coups reçus à la tête et réduirait les chances de commotions cérébrales d’environ 50%, selon l’université de Virginia Tech et la NFL. Ici au Québec, les équipes universitaires, collégiales ou secondaires, à quelques exceptions près, n’en portent pas.
Pour le propriétaire du magasin de sport portant le même nom, Jacques Moreau, ce n’est pas une histoire de disponibilité. « Les équipements sont là, ils sont disponibles, c’est juste que les écoles n’ont pas le budget pour en acheter », mentionne-t-il. Le problème pourrait être retracé jusqu’au RSEQ (Réseau du sport étudiant au Québec).
Selon une source pertinente, mais qui souhaite rester anonyme, le RSEQ recevrait le même montant d’argent de la part du gouvernement provincial depuis 10 ans. « Pas besoin d’aller voir aux États-Unis, juste en France, ils ont un ministère du sport qui est dédié complètement au sujet, ici c’est une section d’un plus gros ministère », mentionne cette même source. L’équipe de La Pige a procédé à une demande d’accès à l’information pour confirmer, toujours sans réponse pour l’instant.
Le Guardian Cap n’a pas encore été accepté par l’Association canadienne de normalisation (CSA) qui régit tous les équipements de sécurité au pays. C’est donc impossible pour l’Association provinciale des arbitres de football du Québec (APAFQ) de l’approuver de son côté. « C’est une question de temps selon moi », mentionne M. Moreau. Selon lui, lorsque l’APAFQ va approuver le modèle, il va être beaucoup plus présent sur les terrains de la province.
L’efficacité de la calotte protectrice n’a toutefois toujours pas fait l’unanimité chez les chercheurs. Aucune étude à long terme n’a été effectuée sur le projet et les études récentes ont été faites par la NFL et l’université de Virginia Tech. Ce pourrait donc être une façon pour la NFL de se faire un coup de pub comme étant les protecteurs de ses joueurs. L’université de Virginia Tech a pu prouver l’efficacité du produit, mais plusieurs chercheurs remettent en question l’impact de la calotte à long terme, notamment au niveau de la colonne vertébrale.
Quelques équipes du RSEQ ont déjà emboité le pas, et plusieurs équipes universitaires ontariennes aussi. « Le sport est en plein croissance, on est rendu avec plus de 30 000 joueurs et joueuses de football et flag football dans la province », explique M. Moreau. Football Québec dénombre près de 35 000 joueurs de football et flag football répartis du secondaire à l’université au Québec.