Arrivée de l’hiver : les sans-abri commencent à angoisser

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La Maison d’accueil est située sur une rue pentue. Lorsque la rue est glacée, les risques de chutes sont élevés, surtout chez les personnes âgées. (Photo : Sofia Lépine)

La Maison d’accueil pour sans-abri de Chicoutimi se prépare à recevoir un grand nombre d’individus, en raison de l’arrivée de la saison froide.

Sofia Lépine

2233126@etu.cegepjonquiere.ca

« D’habitude, au mois d’octobre, il fait plus froid, plus pluvieux », soutient la coordonnatrice d’hébergement de la Maison d’accueil de Chicoutimi, Émilie Gagnon. Elle avance que les personnes sans-logis au Saguenay ont encore la possibilité de séjourner à l’extérieur en ce doux début d’octobre. Toutefois, l’arrivée des temps humides inquiète les personnes sans domicile fixe. « Vos froids au Saguenay, ils sont froids […] les gars commencent à en parler et oui, c’est une inquiétude », certifie-t-elle. La Montréalaise a remarqué que les occupants de la Maison d’accueil augmentent leurs couches de vêtements au fur et à mesure que le froid s’installe. « Nous on est quand même au centre-ville, pas loin de la rivière Saguenay, donc on ressent le vent », remarque-t-elle.

Un homme qui fréquente les lieux souhaitant garder l’anonymat a certifié que l’arrivée de l’hiver était insécurisante, mais qu’il n’allait pas se fier sur la maison d’accueil pour se loger de manière permanente.  « On n’est pas ben bien ici, selon moi », a répondu son ami, en soulignant qu’il se loge à cet endroit en guise de dernier ressort.

 

Les chambres du refuge d’urgence sont munies de 22 lits pour hommes et de 8 lits pour femmes. (Photo : Sofia Lépine)

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En prévision de l’hiver, la Maison d’accueil de Chicoutimi a déjà commencé à faire appel à ses partenaires pour fournir des items essentiels comme des bas, des manteaux, des sacs de couchage et autres. Des compagnies comme Sail Plein Air font des dons à l’organisme lorsqu’ils disposent de vêtements légèrement abimés. « Les bas c’est vraiment le nerf de la guerre, appuie la coordinatrice d’hébergement des lieux. Une fois que t’as les pieds trempes, il fait frette. »

L’organisation détient une page Facebook dans laquelle elle sollicite la coopération de la population. « Souvent on demande des savons, parce que les gars prennent leur douche à chaque soir au refuge », souligne-t-elle.

L’offre contre la demande

Héberger toutes les personnes dans le besoin est une préoccupation importante pour le refuge. Lorsque la température atteint les -27 degrés Celsius et moins, l’établissement se dit dans une période de grands froids. « Quand je suis en période de grands froids, je ne peux pas laisser personne dehors », soulève Mme Gagnon. Celle-ci affirme que les risques d’engelures sont trop grands. « On fait des pieds et des mains pour trouver des places à tout le monde », avance-t-elle. Au besoin, la Maison d’accueil est pourvue de lits dépliables dans l’éventualité où le refuge est surchargé. « L’hiver passé, j’ai eu besoin de monter des gens dans la cafétéria », révèle-t-elle.

La nouvelle bâtisse est munie d’un encadrement plus strict avec des caméras et des portes qui se verrouillent. (Photo : Sofia Lépine)

La Maison d’accueil de Chicoutimi a déployé ses services à Roberval et à Alma. En cas d’urgence ou de places insuffisantes, l’établissement est en mesure de trouver un terrain d’entente avec la police afin de faire un transfert dans une de ses annexes. « On a des mesures d’urgences, mais on est obligés de les appliquer souvent », constate la coordonnatrice.

 

 

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