Soirée romantique pour un concert saisissant au Théâtre C
« Il faut que les notes courtes sonnent comme du risotto », les mots de Thomas Le Duc-Moreau en disent long sur sa façon de travailler. Après seulement quelques jours pour s’accorder, l’Orchestre et le jeune chef invité ont su créer une harmonie. ( Photo : Thomas Pusset)
Premier candidat derrière la baguette, Thomas Le Duc-Moreau montre un beau visage pour espérer remplacer Jean-Michel Malouf, ancien chef et directeur artistique de l’Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Le Théâtre C de Chicoutimi a vibré au son d’une si douce soirée. Comme une belle façon de clore la semaine, l’Orchestre symphonique du Saguenay Lac-Saint-Jean, dirigé par le chef invité Thomas Le Duc-Moreau, et la violoniste Jinjoo Cho s’est retrouvé dimanche dans un mariage parfait. Ce concert, attendu par les amateurs de musique classique, a offert un moment de grâce où talent et émotion étaient au rendez-vous.
Le chef invité fort de son expérience se dit satisfait de la soirée.
« Pour moi, l’important, c’est de travailler avec des musiciens qui sont disponibles dans le moment présent, qui sont capables de donner une performance, de s’investir le temps d’un instant, le temps d’un après-midi, de tout donner. Puis j’ai ressenti ça aujourd’hui, donc je suis très content du résultat et j’espère que vous aurez apprécié ça. »
La soirée a débuté avec le Concerto pour violon de Brahms, avec Jinjoo Cho en soliste. Thomas Le Duc-Moreau a dirigé l’Orchestre avec une précision attentive, dévoilant toute la richesse de cette œuvre charmante et lumineuse. Les musiciens ont su mettre en valeur les mélodies chaleureuses de Brahms tout en laissant briller une soliste hors pair. Le dialogue entre son violon et l’Orchestre a créé une harmonie, transportant au gré de ses mouvements le cœur d’une salle déjà conquise.
Pour le jeune chef, cette rencontre a donné un goût particulier à la soirée.
« Incroyable, j’ose dire que c’est une des meilleures solistes avec laquelle j’ai pu travailler. C’est quelque chose, je la félicite de m’avoir rendu la vie très facile. Elle a une dextérité, mais aussi une compréhension musicale proche de la mienne. »
Puis est venu le moment fort de la soirée : la Suite tchèque d’Antonín Dvořák, une pièce douce et enjouée. Dès les premières notes, Le Duc-Moreau a fait preuve de beaucoup de maturité en exploitant les particularités de l’orchestre. De ce fait, les titres pourtant connus du compositeur tchèque ont résonné différemment, créant une nouvelle texture sur une œuvre déjà complexe.
La soirée s’est conclue sous les applaudissements chaleureux d’un public ému. Ce concert restera certainement un moment marquant pour les mélomanes de Chicoutimi, qui ont pu profiter d’une rencontre inoubliable entre deux grands artistes et un répertoire d’exception. Et pourquoi pas à l’arrivée d’un nouveau chef dans le rang de l’Orchestre symphonique du Saguenay Lac-Saint-Jean.
Thomas Le Duc-Moreau doit attendre encore quelques mois pour que d’autres candidats s’illustrent et murmurent au cœur du comité de sélection, ainsi qu’au public de la région, la note juste pour prendre une décision.
