Le nombre de militaires monte les échelons

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Il manque de personnel autant dans la Force régulière que dans la réserve. (Photo : Kim Martin)

Face au manque de personnel, les Forces armées canadiennes [FAC] ont comme but d’enrôler 13 500 recrues en cinq ans. « L’objectif de recrutement cette année est de 6 500 [personnes] et on est en voie de l’atteindre », dévoile le sergent et recruteur senior au centre de recrutement du Québec des FAC, Patrick Boulanger.

Il souligne qu’il y a plus de citoyens intéressés par les Forces qu’avant. « L’incertitude économique est un gros gros facteur actuellement », explique-t-il. Selon lui, les jeunes de 16 à 25 ans se préoccupent plus de la sécurité d’emploi, des fonds de pension et des avantages sociaux qu’avant la pandémie.

Malgré cette grande vague d’embauches, la rétention peut parfois être un défi.<

Les FAC essaient de limiter les déménagements pour aider la rétention, d’après le sergent Patrick Boulanger. (Photo : Instagram/Patrick Boulanger)

« Une spirale de la mort »

Dans les années antérieures, il y avait plus de militaires qui quittaient leur emploi que de recrues. Le ministre de la Défense nationale avait même décrit le phénomène comme étant « une spirale de la mort » en mars 2024. Plusieurs raisons peuvent être attribuées à ces départs, mais 35,4 % des militaires qui ont démissionné entre 2013 et 2017 disaient qu’ils étaient insatisfaits à l’égard du travail, selon la Stratégie de maintien des effectifs des FAC de 2022.

Source : Stratégie de maintien des effectifs des FAC (2022)

Environ une centaine de métiers existent dans les Forces armées. Beaucoup sont méconnus du public, ce qui engendre des pénuries sectorielles. « C’est assez complexe de choisir un métier », constate la jeune réserviste Léa Massé. Faire un changement de carrière une fois enrôlé s’avère complexe. Alors pour faciliter le choix de métier, plusieurs vidéos explicatives de chaque travail sont disponibles en ligne.

Léa Massé (première à gauche) est manœuvrière dans la Marine. « J’ai 20 ans présentement, je suis pompière, secouriste, secouriste en mer, je suis qualifiée en quatre types d’armes, je navigue chaque été… C’est le meilleur job étudiant », révèle-t-elle passionnément.  (Photo : Courtoisie)

Une réalité qui n’est pas démontrée

Antoine [nom fictif] est dans l’armée depuis deux ans et demi. En raison de son contrat actif, il désire garder l’anonymat. Le jeune Saguenéen était déçu lorsqu’il a réalisé que les vidéos des FAC ne représentaient pas exactement le quotidien des emplois. « On fait [les tâches qui sont montrées dans les vidéos] au moins une fois par année, si on est chanceux. »

Maxime Deschamps a été dans l’armée pendant près de 20 ans et il a aussi constaté qu’ils « gardent ça secret ». Conséquemment, il croit que « le monde ne sait pas vraiment ce que [sont les Forces] ».

Des changements à venir

Le test d’aptitude à compléter lors du processus d’enrôlement a changé en octobre. Patrick Boulanger explique que d’autres modifications en lien avec le recrutement auront lieu. « C’est pour améliorer la vitesse de traitement des candidatures. […] Ils vont ouvrir davantage la porte à des conditions médicales qui faisaient en sorte que les gens qui les avaient ne pouvaient pas joindre les Forces. »

Malgré les difficultés du métier, les personnes interviewées par La Pige qui sont présentement dans les FAC ou qui l’ont déjà été ont été affirment être fières de leur expérience. C’est ce sentiment de fierté que la chargée de projet à la Fondation québécoise de Vétérans, Farah Cader, remarque chez les vétérans et souligne que « tout le monde [même ceux qui vivent avec des répercussions] disent qu’ils recommenceraient n’importe quand ».

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