L’extrême droite pas si présente

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La présence des groupes d’extrême droite telle que la Meute serait moins grande qu’elle le semble au Saguenay–Lac-Saint-Jean. C’est ce que croit Christian Bélanger, chargé de cours de l’UQAC et expert en mobilisation et intervention collective.

En effet, le doctorant en développement régional et cofondateur du groupe antiraciste Coexister croit «[qu’]il y a un engouement médiatique envers le phénomène des groupes radicaux, ce qui lui donne une ampleur plus grande que nature. La réalité est que l’extrême droite est plutôt marginale dans la région»

La page Facebook de Storm Alliance, une grande organisation radicale de droite, n’est suivie que par 63 personnes au Saguenay–Lac-Saint-Jean et celle de la meute compte près de 250 adhérents. En comparaison, la page Facebook de La Meute Québec compte quelque 17 000 membres.

L’économiste indépendant Ianik Marcil a analysé l’activité de cette dite page Facebook et a noté une nette diminution de l’activité sur celle-ci. En décembre, seulement 400 des 17 000 membres ont interagi de façon régulière, un nombre qui a encore chuté à 200 en janvier.

«Le bassin de membres de cette page Facebook est hautement biaisé étant donné que nombre de personnes ont été ajoutées au groupe à leur insu», explique M. Marcil.

«La vérité est que seulement très peu de gens veulent s’associer au discours et aux agissements des groupes de droite radicaux», ajoute M. Bélanger en entrevue.

Le professeur de l’UQAC dit aussi que bien que les différents groupes extrémistes ont commis plusieurs actes d’intimidation au cours des dernières années, la réponse de la population de Saguenay a toujours été de bannir ces gestes et de se rallier derrière les minorités visibles visées par ceux-ci.

«J’ai vu 300 personnes devant la mosquée de Chicoutimi afin de bannir le racisme le lendemain de l’attentat de Québec. C’est un geste qu’on oublie trop souvent, la population s’oppose au radicalisme de toutes sortes de façons», rappelle-t-il.

Selon M. Bélanger, le vrai danger est de banaliser les propos racistes qui sont propagés par ces groupes. «Il faut comprendre que ceux-ci ont un impact important et qu’il ne faut pas prendre à la légère leurs paroles», conclut celui qui a passé plusieurs années à combattre le racisme en région.

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