Un Québécois sur sept a un casier judiciaire

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Un Québécois sur sept a un casier judiciaire, soit environ 900 000 personnes âgées de plus de 18 ans. Cette statistique, c’est ce que confirme l’Association des services de réhabilitation sociale du Québec (ASRSQ).

« Dans un casier judiciaire, il y a les infractions criminelles pour lesquelles vous avez été reconnu coupable », explique le porte-parole de la Sureté du Québec (SQ), Hugues Beaulieu. Le Code criminel inclut notamment les infractions contre la personne et contre les biens. Les délits routiers n’y sont cependant pas compris, sauf si l’infraction réalisée est un acte criminel.

Cette statistique, selon l’ASRSQ, serait aujourd’hui à un Québécois sur cinq. Cependant, l’association n’a pu trouver de chiffres officiels pour la confirmer.

Des judiciarisés généralement masculins et jeunes

Dans une note sur les profils des personnes judiciarisées au Québec en 2019, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) rapporte que le profil type d’une personne judiciarisée dans la province est jeune, âgée de moins de 34 ans. Cette personne est aussi un homme qui a arrêté les études très tôt, n’ayant pas dépassé le secondaire.

Condamnation des tribunaux judiciaires selon le sexe, Québec, 2018-2019 :

  Personnes judiciarisées Population du Québec
Hommes 83,7 % 49,9 %
Femmes 16,3 % 50,1 %

Source : Le profil des personnes judiciarisées au Québec, Iris

Admissions selon le niveau de scolarité, Québec, 2019-2020 : 

Nil 0,1 %
Primaire 4,7 %
Secondaire 79,7 %
Collégial 7,2 %
Universitaire 4,1 %
Non spécifié 4,2 %

Source : Le profil des personnes judiciarisées au Québec, Iris

Une criminalité qui augmente au Québec

Au sein du rapport d’activités du Service de police de Montréal, il est rapporté une augmentation constante des crimes contre la personne depuis 2017. Au cœur de cette augmentation, il est également noté que le nombre d’homicides a augmenté de 43,5 % en l’espace de cinq ans à Montréal. Une statistique qui s’expliquerait par l’augmentation de l’utilisation des armes à feu selon Me Charles Cantin. « On voit des crimes associés aux armes à feu de plus en plus nombreux. Je pense qu’on a là une partie de l’explication de ce phénomène d’augmentation au niveau des homicides », déclare-t-il.

Selon Statistique Canada, l’indice de gravité des crimes violents est aussi en augmentation depuis quatre ans. En 2018, le Québec avait un indice de 71,67, et est passé en 2022 à 88,00.

Des difficultés à l’emploi pour les judiciarisés

« Le casier judiciaire, c’est toujours un vrai frein. Dans la Charte des droits et libertés de la personne, c’est précisé qu’un employeur n’a pas le droit de faire de discrimination en fonction du casier judiciaire, et surtout si l’emploi n’est pas relié avec la condamnation », déclare la coordonnatrice de l’ASRSQ, Anne-Ophélie Robillard.

Selon l’ASRSQ, 40 % des employeurs demandent ou réalisent des vérifications pour savoir si une personne possède un casier judiciaire. Et si le candidat en possède un, il aurait 50 % moins de chance d’obtenir le poste.

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