Dans l’univers nostalgique de Michel Bergeron
En pénétrant dans le sous-sol de Michel Bergeron situé à Saint-Honoré, la nostalgie de l’enfance frappe dès les premiers pas. Passe-Partout, la famille Plouffe et la Souris verte revivent à l’écran grâce à la collection patiemment amassée par ce passionné. De l’histoire de la télévision québécoise, en passant par le hockey jusqu’à Félix Leclerc, il possède des centaines de pièces inédites. La culture populaire québécoise d’hier à aujourd’hui s’est installée au cœur de la passion de cet homme.
Depuis maintenant 40 ans, Michel ajoute des morceaux à sa collection. «Ma mère gardait tout ce qu’il y avait dans la maison, j’ai donc hérité de cette petite manie», confie-t-il. De plus, sa formation en histoire l’a initié à ce monde. À la recherche constante de nouvelles pièces, il trouve ses petits trésors à travers les marchés aux puces du Québec.
Lorsque Michel Bergeron présente son univers, la passion l’enivre à chaque instant. «Ça, c’est un gilet de la série du siècle en 1972 des Canadiens de Montréal, il s’agit d’un morceau bien spécial. Voici l’intégrité des émissions de la populaire série télé Le temps d’une paix. Là, c’est mes vinyles de musique classique, les couvertures de ceux-ci sont uniques. On ne retrouve plus ça aujourd’hui», présente avec fierté M. Bergeron.
Les intérêts de chaque génération sont représentés. Le jeune retraité se souviendra avec nostalgie de Bobino et Bobinette, l’adulte de 35 ans admirera Passe-Partout, tandis que l’œil de l’adolescente de 15 ans sera davantage attiré vers l’émission Toc-Toc-Toc.
Si vous recherchez un vinyle d’un artiste québécois ou français, Michel l’a probablement. Il possède une collection impressionnante qui regroupe des 33 et 48 tours. Céline Dion, Beau dommage et Joe Dassin et leurs plus grands succès s’y retrouvent.
Au fond de la salle, on peut apercevoir un gramophone à manivelle afin de lire ses nombreux 48 tours. Un son rustique s’y échappe. L’air du petit bonheur de Félix Leclerc ou des noces de Maria Chapdelaine transporte instantanément le visiteur dans le passé.
Ce sous-sol n’est pas seulement un amas d’objets précieuses, c’est aussi des anecdotes tout aussi savoureuses à découvrir grâce aux connaissances de Michel Bergeron. «À l’époque, tout le quartier se retrouvait pour écouter la télévision le dimanche soir», se souvient-il.
Le p’tit bonheur de M. Bergeron
Sa plus importante collection est sans nul doute celle de notre poète national, Félix Leclerc. Chandails, cartes et disques, il possède tout sur cet auteur-compositeur-interprète. Parmi ses pièces se niche entre autres une partition musicale de la chanson L’ancêtre de l’artiste signé à la main. «Je crois que j’ai la plus grande collection de Félix au Québec», avoue M. Bergeron. Cette dévotion envers l’artiste s’est même transportée dans son travail. Il a chaussé les souliers d’animateur à la radio CKAJ FM. Il a été maître de l’émission Moi, mes souliers pendant 17 ans.
Le partage d’une passion
Michel Bergeron ne conserve pas ses collections enfermées dans son sous-sol. Il partage ses connaissances et ses biens avec la communauté. Récemment, il a présenté plusieurs expos-conférences sur les émissions jeunesse à la bibliothèque de Saint-Honoré devant plus de 150 enfants. Lors de la semaine de relâche scolaire, il sera en action au centre récréatif de Saint-Honoré. «Les jeunes sont grandement intéressés par ce que je présente. Ils veulent toucher à tout et savoir tout sur le sujet», assure l’historien.
À voir les objets qui s’empilent sur les étagères du sous-sol, on pourrait penser que Michel Bergeron visionne constamment des émissions jeunesse, mais pourtant, rarement. «Le problème réside dans la quantité, je ne sais plus quoi écouter. J’en possède trop», déclare-t-il. De temps en temps, il écoute une émission ou de la musique pour passer le temps.
Bien entendu, cette collection jouit probablement d’une valeur monétaire inestimable. Michel alloue peu d’intérêt à cet aspect. La Bibliothèque et Archives nationales du Québec a enregistré quelques pièces, mais la réelle valeur se retrouve dans sa passion. «Mon univers à moi, c’est ça», conclut fièrement Michel Bergeron en montrant sa grotte aux trésors.