Difficile de trouver un emploi comme policier
Faute d’avoir pu trouver un emploi comme policiers, plusieurs diplômés de l’École nationale de police de Nicolet doivent occuper des postes comme gardiens de sécurité.
«Même en connaissant les perspectives d’avenir, nous nous lançons quand même, car c’est notre rêve. Après tout, je ne regrette rien parce que j’avais besoin d’essayer, a exprimé Jimmy Parent. La majorité des employés comme gardiens de sécurité sont probablement contents, mais rares sont ceux qui sont satisfaits dès le départ après une technique policière et une formation à Nicolet», affirme Jimmy Parent, lui-même diplômé.
Après cinq années de recherches et d’envoi de CV aux quatre coins du Québec pour devenir policier, l’étudiant a choisi de se réorienter; il est présentement finissant d’un diplôme d’études collégiales (DEC) en génie électrique au Cégep de Chicoutimi.
Je ne suis pas le seul dans cette situation, plusieurs collègue ont aussi travaillé comme gardiens de sécurité avant de décrocher un emploi ou changer de carrière», a-t-il témoigné.
Jimmy Parent a envoyé des demandes dans «tous les corps policiers existants du Québec» tels qu’à Montréal, à Québec ou encore à Saguenay. La province en compte 31, selon le site officiel de l’École nationale de police du Québec (ENPQ). «Nous recevons plus ou moins les vraies raisons de notre refus. Certains corps en donnent, d’autres non», a avoué le finissant.
Depuis la fin de sa formation dans la police, le jeune homme de 26 ans a travaillé comme gardien de sécurité au Cégep de Jonquière et au Centre Jeunesse du Saguenay—Lac-Saint-Jean, soit à Chicoutimi et à Roberval. Il a d’ailleurs souligné sa plus grande frustration. Elle n’est pas reliée à une perte d’argent, mais plutôt à «une perte de temps»
Nicolet
L’étudiant en finances Thomas Hudon, également diplômé de l’École nationale, croit que «si le finissant de Nicolet a réussi à décrocher un emploi c’est tant mieux, sinon, il aura payé «dans le beurre». À ce propos, les frais pour l’année 2017 – 2018 de la formation s’élève à 7 600$. Cela inclut l’inscription, l’hébergement et le repas pour 15 semaines, peut-on lire sur le site de l’ENPQ.
«Le problème, c’est que l’École recrute le même nombre de participants annuellement, même si le marché ne recrute pas autant, a expliqué Thomas Hudon lors d’une conversation téléphonique. Il n’y a ni modulation, ni études de marché par désir de profit.» Selon une demande d’accès à l’information publiée par l’ENPQ, le nombre de policiers qui ont décroché un emploi permanent en 2014 représente 9,3% de tous les finissants.
Selon Jimmy Larouche, les cégeps devraient aussi avoir leurs quotas. «Nous étions 70 étudiants dans ma cohorte, alors imagine le nombre de finissants en Techniques policières si tu multiplies avec tous ceux du Québec», a-t-il imagé. Selon le Portail du réseau collégial du Québec, la formation est offerte dans 12 collèges.