Salles de toilettes unisexes | Une préoccupation pour les cégeps

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Tous les cégeps de la région possèdent au moins une salle de toilettes unisexe. Ils répondent donc à des préoccupations exprimées par la sexologue Isabelle Borduas d’avoir de telles installations «pour le bien-être de tous».

Selon Mme Borduas, il faut considérer ce sujet, car «ce n’est pas tout le monde qui est cisgenre», soit un individu qui possède un genre correspondant à son sexe. Dans l’article «Intersexes: ne pas avoir le droit de dire ce que l’on ne nous a pas dit que nous étions», publié en 2008 dans la revue Nouvelles Questions Féministes, l’auteur Vincent Guillot rappelle que les non-cisgenres représentent 10% de la population.

Le directeur des affaires étudiantes du Cégep de Jonquière, Dave McMullen. se positionne favorable concernant ces types d’installations. Dans ce collège, deux salles de toilettes unisexes existent, soit celles réservées aux employés ou aux besoins spécifiques et celles ouvertes à tous.

La sexologue trifluvienne dénonce justement le «piège» des toilettes réservées. Selon elle, cela peut engendrer une stigmatisation si les élèves sont contraints de passer par une demande pour obtenir une clé. «Les trans seront obligés de s’afficher alors que l’objectif est de leur enlever un poids sur les épaules», a précisé Mme Borduas.

Du côté du Cégep de Saint-Félicien, aucun pictogramme n’est affiché sur les portes des toilettes unisexes et aucune demande pour y accéder n’est nécessaire, tout comme aux cégeps d’Alma et de Chicoutimi.

Rénovations

Le Cégep de Chicoutimi ne tient pas nécessairement compte de cette réalité lorsqu’il rénove ses salles de bains. «Aucun ajout ne sera réalisé si nous ne recevons pas de demandes», affirme le directeur des affaires corporatives et communautaires, Éric Émond, malgré tout très ouvert. Le directeur général du Cégep de Saint-Félicien, Gilles Lapointe, abonde en ce sens.

«Je connais de jeunes enfants qui se retiennent d’aller au petit coin toute la journée. Ils refusent de se positionner par peur de jugement, alors ils s’empêchent, raconte Mme Borduas. Par exemple, certains ne veulent pas se changer devant les autres dans un cours d’éducation physique. Ils se sentent différents et ils pensent que ça se voit», a informé la dame. Ce phénomène représente celui de la dysphorie, soit celui de l’anxiété liée à une insatisfaction psychique.

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