L’alpiniste Gabriel Filippi témoigne de son «Instinct de survie»

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Un voyage d’une valeur de 6000 $ au camp de base de l’Everest sera tiré parmi tous les participants de la tournée. Gabriel Filippi est le troisième à gauche.

L’alpiniste et conférencier Gabriel Filippi a raconté, jeudi soir à la marina de Chicoutimi, les nombreuses fois où il a frôlé la mort en montagne, dont lors d’une avalanche meurtrière sur l’Everest. Sa présentation porte sur l’alpinisme, sa passion, mais aussi sur toutes les histoires humaines qui l’ont fait grandir. Le public a été captivé par son récit touchant et extraordinaire.

Instinct de survie, le livre biographique de Gabriel Filippi, est paru en 2016 et est devenu un best-seller. Depuis sa sortie, les lecteurs réclament une rencontre avec le seul Québécois à avoir gravi l’Everest par ses deux versants, ainsi que plusieurs autres sommets partout sur la planète.

L’objectif de la tournée de conférences au Québec est donc de partager son vécu, mais aussi d’amasser des fonds pour Sonam, son ami sherpa. Leur rencontre est arrivée dans des circonstances dramatiques, alors que Gabriel a été victime d’un accident. Sonam l’a beaucoup aidé à ce moment-là. «La journée que tu vas avoir besoin de moi, je vais être là», lui a promis l’alpiniste québécois.

Le jeune Népalais de 20 ans subvient aux besoins de sa famille depuis quatre ans. Gabriel Filippi a décidé d’offrir à Sonam tous les profits de la tournée pour qu’il puisse prendre un peu de repos et payer les études de ses quatre sœurs.

Des risques calculés

«Un journaliste m’a déjà dit : ‘’tu joues avec la mort!’’ Je lui ai dit que non, je m’amuse avec la vie.» Gabriel Filippi ne va pas en montagne pour mourir, il y va pour vivre pleinement, pour repousser ses limites, mais surtout, avoir du plaisir. «Il y a une ligne mince entre la passion et l’obsession, le jour où tu traverses du mauvais côté tu ne reviendras pas à la maison», mentionne-t-il.

Pour l’alpiniste, chaque ascension est associée à une cause. Il a, entre autres, guidé un greffé du cœur au sommet du mont Blanc, en 2003. L’expédition a permis de sensibiliser la population au don d’organe.

Un témoignage poignant

Lors de l’avalanche sur l’Everest en 2015, en raison d’un tremblement de terre, le conférencier explique avoir été victime d’un nuage de neige, de glace et de roche. Il s’est caché de justesse derrière une roche. En 40 secondes, le camp de base était devenu un champ de bataille avec des centaines de blessés à aider. Avec sa cliente médecin, Sylvie, Gabriel Filppi et d’autres rescapés ont sauvé le plus de vie possible. «Je suis passé de chef d’expédition à soldat. Je suivais les directives de Sylvie, c’est elle qui savait quoi faire dans à ce moment-là».

Gabriel Filippi prône l’exemple pour inspirer les gens à repousser leurs limites. C’est pourquoi il a décidé d’affronter sa pire peur, celle de l’eau, à l’âge de 50 ans. En 2010, ce dernier s’inscrit au Ironman de Floride, qui commence par 3,8 km de nage en mer, alors qu’il n’a jamais pratiqué ce sport. Plusieurs mois de travail mental lui ont permis de vaincre sa peur. Cet exploit l’a complètement sorti de sa zone de confort. «La victoire sur soi est profonde», exprime Gabriel Filippi.

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