Les hôteliers se disent victimes d’injustice
Les membres de l’Association des gîtes du Saguenay–Lac-Saint-Jean et les hôteliers de la région se sentent menacés par des propriétaires d’hébergements touristiques collaboratifs qui louent leur résidence sans avoir les permis nécessaires.
«On ressent de l’injustice et on se bat là-dessus. Il faut que les gens soient conformes et paient. On veut que les mêmes lois soient appliquées pour tous», affirme le directeur général de l’Association des hôteliers du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Daniel Marquis.
La secrétaire de l’Association des gîtes du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Aurélie Marchand, dénonce également l’iniquité de cette situation. «On paie énormément d’adhésions, de permis et des formations. En tant que propriétaire de gîte, il est obligatoire d’avoir une responsabilité civile de 2 millions $ sur nos assurances habitation. C’est choquant de voir ces individus qui font exactement la même chose que nous sans se conformer à ces réglementations.»
Un cri du cœur
Normand Otis est propriétaire du gîte le P’tit manoir depuis maintenant 15 ans. Il se donne corps et âme dans ce bed and breakfast situé en plein cœur de Jonquière. «On a travaillé fort pour monter un petit commerce qui est supposé bien aller. Nous on paye pour être conforme aux lois de l’hébergement.»
L’injustice est à son comble lorsqu’il pense à ces logements qui sont loués sans respecter les règlements qui lui sont imposés. «Le problème c’est justement ça, les prix sont un peu moins chers pour l’utilisateur car les propriétaires ne paient rien en administration, tout va dans leurs poches. Ça paraît bien, mais il y a une gang en arrière qui ramasse tout l’argent», explique Normand Otis, désemparé par la situation.
Perte de pouvoir
Le ministère du Tourisme a fait un important changement dans son Guide du tourisme le 31 juillet dernier. «Il a alors été annoncé que l’attestation de classification est dorénavant optionnelle pour les personnes physiques offrant leur résidence principale en location à des touristes. Autrement dit, les panonceaux qui indiquent la qualité de l’hébergement par une note représentée par des étoiles ou encore des soleils ne seront plus obligatoires.»
Encore une fois, les propriétaires des gîtes de la région sont ébranlés par la nouvelle. «Ils viennent de nous jeter à la rue, il n’y aura aucun encadrement dans les hébergements touristiques privés qui ne désirent pas obtenir de classification. Mon voisin peut donc décider d’ouvrir son propre gîte dès demain», mentionne Aurélie Marchand avec émotions.