Quand les femmes prennent les armes
Pas facile d’être une femme, d’être jeune et d’aimer chasser au Québec. C’est du moins le cas pour Jessica Tremblay et Laurence Gascon, deux jeunes chasseuses de 19 ans, qui rencontrent des difficultés liées à leur sexe lorsque vient le temps de pratiquer leur sport.
Originaire de Saint-André-du-Lac-Saint-Jean, Jessica Tremblay chasse le petit et le gros gibier depuis cinq ans. Passionnée par la nature, elle a suivi un cours de chasse et pêche au secondaire afin d’approfondir ses techniques. Malgré cela, les hommes avec qui elle chasse ne la prennent pas au sérieux. «On dirait que puisque je suis une fille, les gars pensent que je ne sais pas de quoi je parle, donc ils ne m’écoutent pas», explique-t-elle. Mme Tremblay affirme connaitre uniquement une autre femme qui chasse dans son entourage.
Difficultés physiques
Laurence Gascon chasse le gros gibier à l’arbalète en Gaspésie depuis quatre ans. Selon elle, il est plus difficile de chasser lorsque l’on est une femme. «Je vois une différence avec les garçons au niveau physique. Transporter le matériel et l’arbalète en forêt, c’est plus difficile pour moi parce que je suis moins forte que les hommes.» Lorsque vient le temps de préparer un tir, elle éprouve une autre complication liée à son genre. «J’ai aussi de la misère quand vient le temps de tirer la corde de l’arbalète. Ça prend des bras !», témoigne-t-elle.
Chasseurs débutants
Selon le Ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs, la chasse est une histoire de famille. Cinquante-quatre pour cent des nouveaux chasseurs recensés en 2016 ont été initiés par un membre de leur famille. Le cas des deux jeunes dames suit cette tendance puisqu’elles ont toutes les deux commencé à chasser avec leur père. Cependant, Jessica déplore que «les pères amènent souvent leurs garçons à la chasse, mais pas leurs filles».