Rue Saint-Dominique : de la fête à l’ennui

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Bars fermés, bâtiments abandonnés, absence de projets d’envergure : la rue Saint-Dominique à Jonquière a perdu son cachet d’il y a quelques années à peine, et ce, malgré les tentatives d’investissements des dernières années.

L’ancien restaurant Dunn’s est laissé à l’abandon. (Crédit photo : Marc-Antoine Le Moignan)

Le bar Le Berlioz à Jonquière manque d’amour depuis les dernières années. Fermée depuis le début de la pandémie, la discothèque devrait rouvrir le 15 novembre. (Crédit photo : Marc-Antoine Le Moignan)

Plusieurs locaux ne trouvent pas de propriétaire sur une des principales rues de Jonquière. (Crédit photo : Marc-Antoine Le Moignan)

Dans les années 90, le lieu de rassemblement dans la région était la « fameuse » Saint-Dominique. « Les gens descendaient du Lac-Saint-Jean pour venir fêter ici », mentionne l’animateur et ancien DJ au Bar L’Audace, André Deschênes.

Mais cette culture de fête a changé au fil des années, comme l’explique la professeure en développement régional, Suzanne Tremblay. « Les sorties ne se vivent plus de la même façon que dans les années 90, mentionne-t-elle. Ce qui fonctionnait avant fonctionne un peu moins bien maintenant. »

La dévitalisation de la Saint-Dominique ne date pas d’hier. « Il y a eu des pertes d’emplois, une décroissance et un vieillissement de la population. […] La fusion entre Chicoutimi, La Baie et Jonquière en 2002 n’a pas aidé », explique Mme Tremblay.

Une ville polycentrique

Cette fusion, créant cinq centres-villes distincts dans une même ville, n’a pas favorisé Jonquière. Le déplacement des sièges sociaux et la concentration du pôle et des services à Chicoutimi a fragilisé le milieu. « Le pôle commercial de Chicoutimi s’est renforcé, alors que celui de Jonquière s’est vu diminué et être de moins en moins fort », ajoute-t-elle.

La directrice générale de la corporation Centre-ville Jonquière, Sarah-Maude Gaudreault, voit plutôt cette opportunité d’offrir un milieu de vie différent aux habitants de Saguenay afin de rendre Jonquière « une destination de choix ».

« Je pense que le fait d’avoir cinq centres-villes au Saguenay est une richesse et non un désavantage, dit-elle. Chicoutimi est peut-être le pôle régional, mais chaque centre-ville a sa personnalité et des besoins distincts. »

« Ce qu’il manque à Jonquière, c’est un changement de mentalité. “ Quand les gens disent qu’il ne se passe rien, ce n’est pas vrai ”. Nous avons des salles de spectacle, nous avons des activités, c’est vivant à Jonquière, c’est simplement qu’ils doivent se donner la peine de venir redécouvrir le centre-ville », déplore la directrice générale.

Jonquière en musique dans les années 90 était situé à l’angle de la Saint-Dominique et la rue Chesnier. Le bar Le Singapour a changé de nom quelques années plus tard pour Le Paradise. Désormais, il n’existe plus. (Crédit photo : André Deschênes)

 

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