Achat d’alcool par des mineurs | La Régie communiquera avec le SPS

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La Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) passera un coup de fil au Service de police de Saguenay (SPS) concernant la problématique de l’achat d’alcool par les mineurs sur le territoire. «Si les policiers ne nous remettent aucun rapport d’évènement, nous ne pouvons pas savoir qu’il y a une problématique ni appliquer de sanctions», a expliqué la responsable des communications de la RACJ, Joyce Tremblay.

Une mineure a été capable de se procurer des boissons alcooliques dans la moitié des dépanneurs et épiceries. Photo : Samuel Duchaine

Après les bars il y a deux semaines, une visite de La Pige dans les dépanneurs et épiceries a confirmé la facilité d’accès à l’alcool pour une personne de moins de 18 ans. Informée de la situation à la suite de cette deuxième enquête, la Régie a réagi aux statistiques alarmantes.

«Bien voyons ! Il y a vraiment un problème au Saguenay. On travaille en étroite collaboration avec les instances policières et nous pouvons garantir que nous allons lâcher un coup de fil au Service de police de Saguenay, s’est exclamée Mme Tremblay. L’application de la règlementation et les constats d’infraction sont sous la supervision des policiers.» L’appel à la RACJ a été passé lundi le 28 octobre et au moment d’envoyer sous presse mercredi midi, l’appel au SPS n’avait toujours pas été fait.

Dans une enquête publiée par La Pige le 12 octobre dernier, un seul bar de Saguenay avait demandé une pièce d’identité sur les 11 visités. Cette fois, La Pige a fait des démarches dans 12 dépanneurs et épiceries en bordure du Cégep de Jonquière et il a été possible d’acheter de l’alcool dans 50% des endroits.

Deux établissements n’ont en aucun cas demandé une preuve de l’âge de la cliente. Par contre, sur les 10 qui ont demandé une carte, quatre ont laissé la personne d’âge mineure poursuivre la transaction. Le commis acceptait donc de vendre l’alcool en sachant que la cliente n’avait que 17 ans.

Les réactions

Les commerçants n’ont pas beaucoup de pouvoir vis-à-vis la situation. «On forme nos employés selon ce que la loi demande et on leur demande de faire la vérification en tout temps, mais on ne peut pas regarder chaque transaction une à une. On doit faire confiance à la personne qui est à la caisse», a expliqué Geneviève Grégoire du bureau des Affaires corporatives chez Métro.

Deux raisons sont ressorties de la part des commis contrevenants pour expliquer leur négligence. Dans un premier temps, plusieurs ne vérifient pas la date sur la carte, mais ne font que faire le geste de vérification pour les caméras. La seconde a été l’achalandage. Dans les deux occasions où aucune preuve n’a été demandée, les commis ont expliqué que dans les moments plus occupés, ils n’ont pas le temps ou oublient de demander une pièce d’identité. Leur anonymat a été préservé afin de protéger leur emploi. Certains se sont rendu compte par la suite des conséquences qu’auraient pu avoir leurs gestes.

Les sanctions

Selon l’article 103.1 de la Loi sur les infractions en matière de boissons alcooliques, on peut lire que «Le titulaire d’un permis […] ne peut vendre des boissons alcooliques à un mineur. Il ne peut non plus en vendre à une personne majeure s’il sait que celle-ci en achète pour un mineur.»

Une infraction à cet article de la loi est passible d’une amende de 175 $ à 425 $ pour le commerçant et, en cas de récidive, elle passe de 700 $ à 1 400 $ et, pour tout manquement additionnel, de 1 400 $ à 2 800 $. Du côté administratif, le permis est suspendu à la seconde offense. Cette suspension peut être suivie d’une révocation permanente si le commerçant récidive. La personne mineure s’expose aussi à une amende maximale de 100 $.

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