L’ACÉUM divise les députés de la région
La ratification de l’Accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) divise le député conservateur de Chicoutimi-le-Fjord Richard Martel ainsi que les députés bloquistes de la région. Le député Martel miserait sur la traçabilité de l’aluminium pour assurer sa protection tandis que le Bloc Québécois garde encore ses propositions à huis clos.
Même s’il n’a pas pris part au mouvement de solidarité de la délégation régionale et qu’il ne s’est pas opposé à la ratification de l’ACÉUM, le conservateur Richard Martel a tenté de faire entendre ses propositions en matière d’aluminium au gouvernement. « La traçabilité, c’est extrêmement important ainsi que l’aluminium vert », a mentionné le député de Chicoutimi-le-Fjord en entrevue avec La Pige. Ce dernier a aussi énoncé que les propositions du Bloc Québécois se dirigeaient probablement dans la même lignée que les siennes.
De leur côté, les bloquistes préfèrent conserver leurs propositions à huis clos. « Si on commence à négocier par médias interposés, le lien de confiance est plus difficile à avoir. On ne veut pas faire dérailler l’entente et les propositions que nous sommes en train de faire », a expliqué le député de Lac-Saint-Jean, Alexis Brunelle-Duceppe. Le député bloquiste a également mentionné une ouverture du gouvernement Trudeau durant les discussions.
Pour ce qui du vote en faveur de la ratification de l’ACÉUM, M. Brunelle-Duceppe trouvait dommage que le député Martel ait pris cette décision. « C’est cela le problème des grands partis pancanadiens, les députés n’ont pas le poids nécessaire pour se battre pour leurs propres gens », a ajouté le député de Lac-Saint-Jean.
Incertitude du marché
Dans la région, l’incertitude règne quant au marché de l’aluminium. Plusieurs citoyens œuvrant dans le milieu s’étaient déplacés à Ottawa, hier, pour se faire entendre par le gouvernement. « Le gouvernement fédéral aurait dû se greffer à des experts en aluminium avant de prendre des décisions », a déclaré le président du Syndicat national des employés de l’aluminium à Arvida, Alain Gagnon.
Ce qui inquiète M. Gagnon ainsi que les opposants à la ratification de l’ACÉUM, c’est qu’une fois que le traité est signé, il devient extrêmement difficile d’y amener des modifications. « On sent que la vice-première ministre a été sensible à ce qu’on disait. Il demeure que la meilleure façon de protéger l’aluminium, ça aurait été de mettre autant de mesures que pour l’acier », a complété M. Gagnon.
Les députés fédéraux siégeaient en chambre aujourd’hui pour débattre sur la loi de mise en œuvre de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique où le sujet de l’aluminium sera encore fortement discuté.