Davantage de sécurité réclamée pour les travailleurs

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Les travailleurs risquent leur vie tous les jours sur les chantiers routiers puisque les automobilistes ne respectent pas toujours la limite de vitesse. PHOTO : JADE BROUILLETTE

Près d’un mois après l’accident de travail mortel à Jonquière, la sécurité des travailleurs sur les chantiers routiers de Saguenay est remise en question, entre autres en raison de la limite de vitesse qui est rarement respectée.

Le président de CSD Construction, Carl Dufour, revendique que des mesures supplémentaires pour assurer la protection des travailleurs soient apportées sur les chantiers, comme l’utilisation d’un radar photo. Il constate que la limite de vitesse, souvent réduite près des chantiers, est rarement respectée.

«On a remarqué que quand la limite de vitesse est de 70 km/h, les gens roulent en moyenne à 100 km/h, déclare-t-il. S’il y a des radars photo sur tous les chantiers, les automobilistes auront aussitôt le réflexe de ralentir. Ce ne serait pas une ‘’trap à tickets’’, mais une mesure de sécurité pour les travailleurs.»

Le porte-parole du Service de police de Saguenay (SPS), Bruno Cormier, est d’accord que l’ajout de radars photo serait un bon outil pour réduire la vitesse des automobilistes.

«Ça serait un outil supplémentaire qui pourrait améliorer la sécurité des travailleurs, mais ça ne pourrait pas être le seul outil. Notre présence près des chantiers fait en sorte qu’on diminue les risques d’accidents. On doit continuer avec la combinaison des outils disponibles», admet-il.

Selon le ministère des Transports du Québec, des radars photo se trouvent dans seulement huit régions du Québec. Le Saguenay-Lac-Saint-Jean n’en fait pas partie.

Les policiers restent alertes

Les policiers de Saguenay sont d’ailleurs au courant que la limite de vitesse n’est pas toujours respectée par les automobilistes. C’est pourquoi ils effectuent des «opérations de surveillance et de radar presque quotidiennement», selon M. Cormier.

Ils n’ont toutefois pas augmenté leur présence près des chantiers, ni effectué plus d’arrestations depuis l’accident mortel. «On continue notre travail au quotidien. On ne peut pas effectuer une présence constante parce qu’on ne serait pas ailleurs pour d’autres cas», affirme le porte-parole.

Les patrouilleurs reçoivent parfois des appels des entrepreneurs en construction qui constatent que cette problématique est plus régulière dans leur secteur. Dans ces cas-là, les patrouilleurs attitrés à la surveillance près des chantiers portent «une attention spéciale» à ces endroits.

Selon la Société de l’assurance-automobile du Québec (SAAQ), trois travailleurs québécois ont perdu la vie dans une zone de travaux en 2018, alors qu’un seul décès a eu lieu entre 2014 et 2017.

Rappelons que Kaven Fortin a été happé à mort par une voiture le 3 octobre dernier sur le boulevard du Saguenay, à Jonquière.

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