Récréations de 20 minutes | Enseignants et élèves mettent des bémols

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La nouvelle réglementation obligeant deux périodes de récréation de 20 minutes par jour ne semble pas faire l’unanimité dans les écoles du Saguenay-Lac-Saint-Jean, tant du côté des enseignants que des élèves.

Ce sont les élèves qui écopent d’une telle mesure selon Mme Émond puisque les enseignants ont moins de temps pour la pédagogie. Photo : Alexandre Brière

Auparavant, le régime prévoyait une période de détente le matin et une autre l’après-midi, mais sans en préciser la durée. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce ne sont pas tous les enfants qui sont en faveur de passer plus de temps à l’extérieur selon la présidente du Syndicat de l’enseignement de la Jonquière, Nicole Émond.

«Les professeurs me disent que les enfants demandent après seulement 10 minutes ‘’Quand est-ce qu’on rentre? Quand est-ce qu’on rentre?’’ Un vingt minutes pour un enfant qui a cinq ans et un vingt minutes pour un enfant qui a 12 ans, ce n’est pas du tout la même chose. C’est vraiment ça aussi, le problème. Les plus vieux sont contents de ça, mais pour un tout petit, c’est long 20 minutes!»

Moins de temps pour la pédagogie

Un des principaux arguments des syndicats de la Commission scolaire De La Jonquière et celle des Rives-du-Saguenay est l’impact que cette réforme a sur les tâches d’un enseignant. Selon Mme Émond, ce sont les élèves qui écopent de cette nouvelle mesure.

«Les récréations de 20 minutes entre deux cours obligent les enseignants à placer ce 10 minutes de plus par jour dans la tâche habituelle, ce qui fait qu’ils ont moins de temps pour des activités éducatives et même de la récupération, par exemple. Même si c’est simplement 5 minutes, au bout de la semaine, c’est 50 minutes qui ne seront pas distribuées spécifiquement pour l’élève par le biais de récupération», ajoute la présidente du syndicat.

Mme Émond n’est pas la seule à penser ainsi. La présidente du Syndicat de l’enseignement du Saguenay (CSQ), Aline Beaudoin, estime que l’ancienne façon de procéder avait ses avantages.

«Avant, les écoles avaient toutes des récréations, mais ce qui était intéressant, c’est qu’elles étaient à géométrie variable. Les professeurs pouvaient finir les classes plus tôt et envoyer les enfants jouer dehors. Ils décidaient et adaptaient les récréations selon leurs élèves, surtout que les besoins ne sont pas pareils partout.»

La situation est vue différemment par la direction de la Commission scolaire De La Jonquière. Selon le nouveau conseiller en communications, Dominic Arseneau, cette nouvelle réglementation n’a pas eu de réels effets puisque quelques écoles de l’arrondissement avaient déjà instauré des récréations de 20 minutes.

Il n’a pas été possible d’obtenir des commentaires de la part de la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay puisque La Pige n’a pas eu de retour d’appel.

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