L’équipe rend hommage à un jeune combattant de la leucémie | Victor Landry fait son entrée chez les Élites

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Les deux sont des gardiens de but. Les deux arborent le numéro 31. Est-ce un hasard? Sans doute pas. Carey Price est l’idole incontestée du jeune Victor Landry. Pourtant, sans s’en rendre compte, le jeune homme est lui-même une véritable source d’inspiration. Si le cerbère du bleu-blanc-rouge tient le fort de son équipe, Victor lui, livre un solide combat à la maladie pour le bien de sa propre forteresse. Le match ultime, sa coupe Stanley, se gagnera en décembre 2020. C’est à ce moment que la cloche sonnera, qu’il pourra célébrer, les bras bien hauts en l’air.

16h40, la noirceur de l’hiver est passablement bien installée dans Jonquière. Un sourire d’une sincérité déconcertante traverse les fenêtres embuées du Foyer des loisirs. Le genre de sourire que l’on se rappelle longtemps. Très longtemps.

Bien assis, Victor est heureux à quelques minutes de rencontrer les joueurs des Élites de Jonquière. Sa fébrilité est palpable. Il n’a aucune idée de ce qui se trame. Idem pour sa sympathique maman, Karine Imbeau, tout sourire. Le meilleur reste à venir.

Le directeur général des Élites, Simon Tremblay, revient de la chambre des joueurs. La joie dans ses yeux en dit long, tout comme son sourire en coin. «Victor, c’est l’heure, es-tu prêt? Les gars t’attendent.»

Le jeune gardien de but ne se fait pas prier. Il ne fait ni une ni deux et commence à descendre les fameux escaliers en béton qui mènent au vestiaire.

Dès son premier pas dans la chambre, les applaudissements se font entendre. Quelques larmes aux yeux étaient visibles.

Les joueurs attendaient bien assis à leurs places respectives, l’arrivée du champion, de «l’étoile du match», le numéro 31, Victor Landry. Il n’y a pas assez de mots pour décrire la fierté perceptible dans son visage.

Le jeune combattant fait donc son entrée dans la chambre des joueurs faisant, bien attention de ne pas marcher sur le logo des Élites, au sol. Une règle non écrite, mais non discutable pour ce grand connaisseur. Il n’y a qu’une seule chaise dans la chambre. Elle est pour lui. On se croirait dans Lance et compte.

Tour à tour, les joueurs se présentent à Victor.

C’est là que le «fun» commence. Simon Tremblay prend la parole. Noël avant l’heure.

«Victor, bienvenue dans la famille des Élites de Jonquière.»

Le directeur général, avait pour mission que les joueurs proposent des idées au jeune Victor et on peut dire mission accomplie. Le bonheur de la famille Landry illuminait la pièce. Les joueurs offrent d’accompagner le jeune homme à l’hôpital pour le soutenir dans ses traitements. Victor pourra également pratiquer avec l’équipe et il bénéficiera des conseils des entraîneurs de gardien de but. L’entièreté des porte-couleurs jonquiérois ira l’encourager. Il effectuera également une mise en jeu protocolaire. Ça sent le tapis rouge.

Mais tout ça, ce n’était que pour mettre la table à «LA» nouvelle.

«À partir d’aujourd’hui, tu as ta place dans notre chambre de hockey», d’ajouter avec émotion Simon Tremblay.

Victor Landry, devant son nouveau casier, accompagné des deux gardiens de but des Élites, William Blackburn et Thomas Boucher.

Le capitaine de la jeune formation, Guillaume Dufour est un jeune homme plutôt réservé. Lorsqu’il se lève, habituellement, ça représente beaucoup. Il a quelque chose d’argenté dans les mains. On peut y lire, «Victor Landry, 31». Il l’appose délicatement dans la seule et dernière case libre dans le vestiaire.

La «cérémonie» se termine comme elle s’est entamée, c’est-à-dire tout en émotions.

«On veut que tu continues de te battre, continue d’être courageux et on te souhaite un bon rétablissement», conclu Simon Tremblay, sous une pluie d’applaudissements.

On parlait de sourire marquant tout à l’heure. Imaginez celui de Victor après cette rencontre.

«C’est une belle surprise. Je ne m’attendais pas à ça en venant ici. Ça m’inspire beaucoup.» Le passionné de hockey racontait espérer évoluer au sein des Élites. Qui sait, la détermination de ce jeune est à toute épreuve.

Ses parents, eux, cachaient difficilement leurs sentiments.

«C’est ce genre de soutien qui fait toute la différence. J’ai un mot en tête et c’est «privilégié». Je suis tellement reconnaissante», confie avec la larme à l’oeil, Karine Imbeau.

Cette «bonne action» est une belle leçon de vie pour ces jeunes hockeyeurs qui deviendront des hommes à travers ce parcours midget.

«En tant qu’équipe, ça nous fait énormément grandir. Ça montre aux joueurs que les petits bobos qu’ils ont parfois, ce n’est pas grand chose. Oui, il y a le hockey, mais avant tout, ils sont chanceux d’être en santé et de pouvoir exercer leur passion.»

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