Jacob Karivelil propage son bonheur

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Jacob Karivelil n’est pas comme les autres jeunes de son âge. Treize ans et autiste, il travaille comme caissier au Mont-Fortin l’hiver et au bar laitier Pinocchio l’été, un milieu où il rayonne et propage sa bonne humeur.

Depuis qu’il est tout jeune, Jacob rêve de devenir caissier. À neuf ans seulement, il a demandé à sa psychoéducatrice de l’engager à sa crémerie à Jonquière. « Tu te rappelles à neuf ans, je ne pouvais pas travailler », lance Jacob à sa patronne.

C’est donc trois ans plus tard qu’Anick Arsenault l’embauche comme employé saisonnier à la demande du jeune garçon. Elle affectionne le lien qu’elle a avec Jacob puisqu’ils se connaissent depuis qu’il a deux ans.

La patronne de Jacob a notamment joué un rôle important dans la découverte du diagnostic de son autisme. Selon la mère de Jacob, la relation entre Anick Arsenault et son fils est synonyme de complicité. « Quand elle l’a eu à 18 mois, c’est l’une des seules qui le comprenait. On n’avait pas le diagnostic à cet âge-là encore, on l’a eu à 5 ans. Elle le connait vraiment bien et elle est capable de s’adapter, c’est vraiment une belle complicité », affirme la mère de Jacob, Marie-Ève Lachance.

Un employé de rêve

La mère de Jacob rappelle l’importance d’informer les employeurs aux réalités des personnes vivant avec le spectre de l’autisme. Pour elle, les forces et les compétences de ces individus devraient davantage être mises de l’avant. « C’est comme le meilleur employé que tu peux avoir. Il est à l’heure, il fait ce que tu lui dis, donc il y a beaucoup d’avantages à engager des personnes autistes », commente Mme Lachance, émue.

En accord avec les propos de la mère, Mme Arsenault ajoute qu’elle est heureuse de l’avoir engagé. Il n’apporte que du positif à l’équipe. « Les clients sont contents de le voir parce qu’il les fait rire. C’est ça qui est le fun avec lui, son énergie, sa transparence et il est naturel et les gens aiment ça », raconte celle avec qui il partage une grande amitié.

Pour la saison hivernale, Jacob travaille chaque samedi pendant l’heure du dîner. Souriant, chaleureux et affectueux, petit à petit, Jacob se crée une clientèle comblée par le service offert. « Moi je m’occupe de la caisse et je sers les clients », s’exclame-t-il en bondissant sur la pointe de ses pieds.

 

Jacob vit avec un retard de langage, et pourtant il est difficile de cerner ce problème lors d’une conversation avec lui. C’est grâce à son premier emploi et à la persévérance de ses parents, que Jacob s’est amélioré dans ses différentes interactions sociales, selon sa mère. « Autonomie, capable de se débrouiller, de servir les clients parce que le service à la clientèle ce n’est pas toujours facile […] ça se répercute partout dans sa vie, surtout à l’école où il prend beaucoup de maturité », confie-t-elle le sourire aux lèvres.

Le jour et la nuit

Cependant, ce ne sont pas toutes les personnes autistes qui ont la chance de vivre une telle expérience pour leur premier emploi. Valérie Jessica Laporte, alias Bleuet Atypique sur les réseaux sociaux, a mis beaucoup de temps avant de trouver un emploi qui lui permet de s’épanouir. « Quand j’ai commencé à voir des places où je pouvais juste être moi et à ne pas avoir besoin de me soucier du regard des autres, ma créativité a vraiment explosé. J’ai tellement de potentiel quand on m’enlève ce stress-là », dit-elle avec fierté.

Valérie a toujours su qu’elle était différente, car contrairement à Jacob, elle a eu son diagnostic à 35 ans, ce qui pourrait expliquer ses expériences antérieures laborieuses. « J’ai essayé plusieurs emplois qui n’avaient pas vraiment de succès, ça n’allait pas super bien », ajoute-t-elle.

Aujourd’hui, tout comme Jacob, Valérie est passionnée par son emploi. S’accomplir en tant que designer graphique et influenceuse la rend fière d’elle-même, après tant d’années à tenter de trouver sa voie.

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