Téléphone arabe

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Avec les réseaux sociaux qui ont atteint un niveau d’accessibilité hors du commun et une population qui consomme de façon incessante, l’information n’a jamais été diffusée aussi rapidement. Tellement, que certains décident de partager des «faits», sans avoir vérifié la crédibilité de ces derniers, ce qui peut mener à des histoires sans queue ni tête. 

Le 8 novembre 2019, un statut sur la page Spotted Chicoutimi a fait bien des échos. Une photo provenant de Google Maps illustrait des structures fabriquées par un supposé Raëlien. Ce dernier aurait voulu attirer des extraterrestres à Bégin grâce à ces constructions. Plus de 800 commentaires enflammés et presque 200 partages de la publication ont fait dégénérer l’histoire. 

Tous ces commentaires essayaient d’élucider cette fameuse histoire en spéculant sur des hypothèses non fondées. Évidemment, les internautes ont bien oublié un élément du scénario ; la vérité. Au final, ce n’est qu’un artiste qui a construit ces structures, tout cela sans aucun lien avec les extraterrestres (voir page 7). On se croirait dans une partie de jeu du téléphone arabe, concept où on répète une phrase d’une personne à l’autre, en perdant au fur et à mesure le véritable propos. 

Impacts des fake news 

Cette anecdote ne semble être qu’un cas parmi tant d’autres, en cette ère où l’information, et surtout la désinformation, voyagent à une vitesse foudroyante. Cette histoire s’associe clairement au phénomène croissant des fake news, concept souvent alimenté par des gens qui ont troqué la rapidité au dépend de la crédibilité des faits. Avec tous les «Journal de Mourréal» et «Revoir» de ce monde, les fausses nouvelles se cachent parmi celles qui sont crédibles, même que 40% des Canadiens auraient de la difficulté à discerner la désinformation des véritables faits, selon un sondage commandé par la Fondation pour le journalisme canadien. 

Même si ce phénomène de désinformation peut aller jusqu’à biaiser la population dans d’importantes sphères sociales, telles que la politique. On peut rappeler une histoire de 2017, lorsque pour sa campagne, le directeur de la conservatrice Kellie Leitch avait diffusé des fake news impliquant Justin Trudeau. Cette désinformation mettait en lumière du «financement» que le politicien aurait donné à une organisation terroriste. Évidemment, le but ultime était de «voler» des votes aux libéraux, même si cela impliquait de diffuser de l’information fausse. 

Les répercussions qu’un manque d’information peut avoir sur l’ensemble de la société sont immenses. Pourtant, les fausses nouvelles se diffusent encore à des vitesses éclaires et laissent les internautes plongés dans un fil d’actualités constellé de désinformation.

La solution à ce problème se trouve donc parmi les cibles des fake news : la population elle-même. Elle se doit de freiner ce rythme effréné de consommation, et de prendre le temps de s’éduquer et de se conscientiser. Sinon, qui sait quelles outrageantes conséquences la désinformation pourrait avoir sur la société…

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